Jouer à plusieurs quand on débute

[Dan]

Bonjour Kamomyl,

Merci d’avoir donné de tes nouvelles, ton plaisir de jouer fait plaisir à voir (mais je me doutais que ce serait comme ça).

Pour ce qui concerne la meilleure manière de te sentir dans le coup quand tu es à l’orchestre, je crois en effet qu’il faut du temps et que ça ne vient pas au bout de deux répètes.

Mais il me semble que ça va plus vite si tu règles :
– Tous les problèmes de lecture à la maison.
Il y a toujours dans une partition quelques passages plus difficiles que le reste (lignes supplémentaires nombreuses au-dessus ou au-dessous de la portée, rythmes doublement pointés, succession de doubles croches ou de doubles croches pointées-triples croches, liaisons, syncopes, et autres sournoisités). Quand tu arrives à la répète, il faut que ces difficultés de lecture n’en soient plus (pour autant que tu en aies la possibilité, ce qui n’est pas toujours le cas quand on travaille : il faut beaucoup de temps pour tout régler sur une partition difficile).
– Tous les problèmes de doigtés et de coups d’archet au cours d’instrument, avec ton prof.
Ça t’évitera de te demander au beau milieu d’un passage presto « Et là, je tire ou je pousse ? », « Et là, je mets un 2 ou un 4 ? ».
Une fois que tu as réglé tout ça, tu fais plusieurs lectures à tempo modéré à la maison (mais pas trop lent, pour ne pas perdre la vue d’ensemble du phrasé), puis tu montes progressivement le tempo au métronome, graduation par graduation, jusqu’à arriver au tempo demandé par le chef (demande-lui à la répète le tempo qu’il prend, note le au crayon sur ta partoche, ça facilite le travail à la maison).
Et tu verras, à un moment, le miracle se produit. Sans avoir besoin de faire un effort pour écouter l'orchestre, tu l'entends : les harmonies et les rythmes tombent pile poil en place et ton oreille te dit "tu es avec les autres, t'as tout bon".
Autre chose : use du métronome, mais n’en abuse pas. Le métronome doit être un auxiliaire pour t’aider à acquérir le tempo intérieur, il ne doit pas devenir une béquille qui te permettrait de t’en dispenser.
Bon travail.

[Dan]

P.S. Une autre chose aussi très intéressante. On ne peut pas le faire pour toutes les pièces qu'on travaille à l'orchestre, parce que ça revient cher. Mais pour le grand morceau de bravoure du concert de fin d'année, par exemple, ça peut valoir la peine : tu achètes le disque et le conducteur (la grande partition d'orchestre, celle que le chef a sous les yeux).
Pour les grands classiques du répertoire, tu peux acheter les conducteurs en format réduit chez Barenreiter, notamment, le prix est raisonnable, à la différence des conducteurs "de pupitre" qui coûtent fort cher.
Et chez toi, tranquillement installée dans ton meilleur fauteuil, ton chat sur les genoux, tu écoutes le CD en essayant de suivre toutes les parties à la fois sur le conducteur. C'est impossible, bien sûr (sauf si tu as une formation de chef), mais essayer simplement d'y arriver est un excellement stimulant de l'écoute globale.
Essaye ça au moins une fois, tu m'en diras des nouvelles !

[Claire]

P.S. Une autre chose aussi très intéressante. On ne peut pas le faire pour toutes les pièces qu'on travaille à l'orchestre, parce que ça revient cher. Mais pour le grand morceau de bravoure du concert de fin d'année, par exemple, ça peut valoir la peine : tu achètes le disque et le conducteur (la grande partition d'orchestre, celle que le chef a sous les yeux).

Le numérique c'est magnifique ! On peut acheter les mp3 l'unité plutôt que tout le disque
C'est ce que j'avais fait pour certains morceaux (je ne les ai pas tous trouvés malheureusement) et c'est vrai que ça aide beaucoup.
Sinon, enregistrer l'orchestre ça aide aussi, même avec un son pas terrible on s'en sort très bien, le rythme et la mélodie sont là, la mémoire fait le reste, ça permet de prendre le temps d'écouter ce qu'on a pas entendu dans la précipitation de la répétition !

[Dan]

Sinon, enregistrer l'orchestre ça aide aussi, même avec un son pas terrible on s'en sort très bien, le rythme et la mélodie sont là, la mémoire fait le reste, ça permet de prendre le temps d'écouter ce qu'on a pas entendu dans la précipitation de la répétition !

Ça je n'ai jamais fait, mais tu as raison, c'est sans doute très utile aussi. Je vais essayer.

J'en profite pour ajouter à l'intention de Kamomyl que jouer avec le disque, partition sous les yeux, aide beaucoup également pour mémoriser l'harmonie et la mise en place, et ainsi savoir si on est "in" ou "out" quand on joue avec l'orchestre (on se repère bien mieux dans la "masse sonore").

[Kamomyl]

Quelques semaines ont passées... on vient de jouer en public, une première pour moi !

Il fallait se concentrer très rapidement, quitter le morceau qui vient de se finir, se mettre dans le nouveau morceau, et déjà ça commence. Et là, quand je jouais, j'avais une curieuse sensation d'étirement du temps... Chaque note me semblait longue... Non, non, j'avais pas fumé ! ;)

J'ai constaté que vos conseils étaient très pertinents !! Le travail chez soi avec enregistrement, les doigtés et les coups d'archet (pour ça, rien ne vaut le prof de contrebasse, il voit tout de suite ce qui est le plus simple et le plus approprié !) et tout et tout... J'ai encore bien de chemin à parcourir, mais j'adore !

J'ai vu les limites du métronome quand je me suis aperçu que je savais jouer mes parties avec chez moi, et que j'étais incapable de les jouer avec les autres sans métronome... hum... j'y travaille !

Je me demandais au début comment savoir si j'étais dans le rythme ou pas, avec les autres ou pas. Ce qui est le plus fiable pour moi aujourd'hui, c'est le ressenti : quand je sens que ça sonne bien, c'est bon, et le reste du temps, j'ai comme une vague impression que quelque chose ne va pas... sans savoir vraiment quoi... alors, c'est que je suis à côté (ou que nous sommes tou-te-s à côté !!!). En tout cas, ça rend heureux de jouer avec d'autres !

Je n'écris pas souvent dans le forum... mais je n'en perds pas une miette !

[Dan]

C'est très gentil de donner de tes nouvelles.

Merci.

Je suis bien content pour toi. Continue, et si tu veux bien, viens nous raconter comme ça de temps en temps.

Bisous.

D.

[Claire]

Contente d'avoir pu t'aider un peu !

[Kamomyl]

Contente d'avoir pu t'aider un peu !

Un peu ?

Non... beaucoup !

Merci, merci !!!