vavou a écrit : ↑01 mars 2024, 10:06
tous les musiciens, oui tous sans exception, ont un tempo régulier ou presque,
Je suis surtout d'accord avec le "ou presque"
Je connais pas mal de musiciens (pro ou amateurs éclairés) desquels ont pourrait dire "ils ont le tempo dans le sang mais une mauvaise circulation"
Après c'est comme tout. Plus les mailles de sa grille d'appréciation sont petites, plus les manquements à la régularité deviennent de plus en plus gros en contrepartie. Tout dépend du standard de référence.. Le fait de travailler avec un métronome à la ronde ou la ronde liée fait un effet loupe proprement génial. Plus la référence du temps est large (4 ou 8 temps par exemple), plus l'effet inverse se produit: les mailles se resserrent, et pour compenser ce viiiiide énorme, on devient hyper minimaliste dans sa découpe intérieure du temps qui passe. Et ensuite, quand tu joues sans aucun repère de temps extérieur (pas de métronome), les imprécisions deviennent flagrantes.
Illustration: dans la globalité, j'ai plutôt acquis au fil de temps et à force de bosser une "certaine" régularité, une assise et une solidité, ce que je n'avais pas "avant". Mais quand je me (re)mets à bosser avec le métronome à la ronde ou à la ronde liée, je me rends compte que ma soi-disant régularité s'est légèrement désaxée. Le fait de bosser dans le vide avec des repères de temps très éloignés les uns des autres nous oblige à rentrer dans une hyper précision concernant la régularité, et le discernement de celle-ci. ça ressert les boulons genre grave. Et vraiment, après ces séances, tu enlève Toto le Métro, et là, tu entends tout ! Trop devant, trop après, hop sur le temps...
Par contre, dans un groupe, quand tu es le seul à pratiquer ce genre de travail de précision, ça peut gêner la bonne entente. Forcément, celui qui fait ce genre de taf devient plus exigeant et pointu.
Et quand on considère la régularité, vu qu'il est question de mettre dans le mille (un peu comme la justesse finalement, encore que là, il y a des contextes - harmoniques ou mélodiques - qui font qu'on peut ne pas jouer la même fréquence si la note est dans une phrase ou dans un accord), à mon sens y'a pas de "ou presque".
C'est soit t'y es, soit t'y es pas.
J'ai été joueuse de billard pendant deux/trois ans. C'était rigolo, quand on loupe son coup, on dit "haaa, j'y étais presque". Psychologiquement c'est rassurant
mais en fait, c'est soit t'y es, soit t'y es pas, même de 2 mm fatidiques (ou 2 dixièmes de secondes dans notre cas). La bouboule elle est pas dans le troutrou, donc c'est loupé. C'est pas "presque réussi".
Hors sujet: je ne prêche pas pour une chapelle de l'hyper régularité et du grand métronome absolu. C'est juste que s'il y a un moment-exercice "tempo le plus précis et régulier possible", bin voilà. On le fait dans cet état d'esprit.
Ensuite quand ça joue et que le temps s'étire ou se contracte... c'est comme ça, c'est le jeu.