FORUM DE LA CONTREBASSE

Ca fait un moment que j'ai en tête d'ouvrir un sujet sur l'étenelle question : "comment améliorer son swing ?"
Pour éviter de parler dans le vide, je me suis enregistré sur une grille bateau (All The Things) et cherche surtout à avoir des conseils sur le placement rythmique (faut-il jouer plus devant ?), les accents, le 2 et le 4, les petites notes qui servent d'appel (quand on fait "ta toum")) et toutes ces petites choses mystérieuses qui font la différence.
Donc si vous avez des idées, des conseils, je suis preneur et je ne pense pas être le seul !
http://japenapa.free.fr/CB3.mp3
Merci

Je ne vais pas donner de conseil. Juste peut-être échanger quelques idées. C'est d'ailleurs peut-être encore plus prétentieux.

Pour sortir de la monotonie (pour moi) du walking, j'essaye de penser déjà comme un batteur, avec le batteur. Pour donner des respirations, des pêches. Par exemple du style jouer en noir pointée (plusieurs mesures). Faut que le batteur suive.

J'ai tendance également à doubler ou à diviser par deux le tempo.

J'aime bien faire également des espèces de contre-chants (au sens chanté), des ébauches de chorus, de sortir un peu ... de la section rythmique. Faire monter la sauce, l'énergie, prendre des risques, suivre (précéder) le soliste, secouer le batteur et le pianiste.. surtout les écouter, les suivre (plus que la grille ...)

Mais j'avoue que ce n'est pas toujours bienvenu, pas toujours réussi c'est quelque fois un peu bavard et envahissant ....

Dans le genre (en toute modestie ... soyons bien clair ...), j'adore des types comme Scott LaFaro.

Des jeux sur les octaves, sur les 10e ce peut être sympa.

J'essaye également d'insister sur des pédales, m'y appuyer, si bien sûr ça a du sens

Donc, je préfère essayer de casser la monotonie par tous les moyens du walking, de déstructurer, plutôt que prendre le train et ne redescendre qu'à la coda ...

Mais bon, c'est un point de vue "un peu" extrémiste

D’abord, bravo pour ton courage. Il en faut pour s’exposer comme ça.

Maintenant, si je puis me permettre (excuse-moi, c’est un peu raide ce que je vais te dire, mais c’est toi qui as demandé) :

- Soigne la justesse. Tu mets souvent un peu à côté de la note que tu vises. Ça gâche tout, et surtout ça fait perdre de l’énergie. Je te répète ce que m’a dit un jour Pierre Michelot : « On dit souvent que je joue fort. Je ne joue pas fort, je joue juste, c’est pour ça qu’on m’entend. Du coup, on croit que je joue fort, mais ce n’est pas vrai, je ne joue pas plus fort que les autres et souvent moins. »

- Soigne la mise en place. Avant de te demander si tu dois être en avance ou en retard, sois à l’heure, et très régulier. Ainsi, la liaison basse-batterie se fera pour ainsi dire toute seule et tu aideras le monde, surtout le soliste.

- Dans un premier temps, épure tes walkings au maximum, ne cherche pas à faire des choses compliquées. Quand tu manques d’inspiration, joue des fondamentales et des quintes sur les Maj, min, 7, min 7, Maj 7.

Tu crois que tu vas avoir l’air d’un blaireau ? Détrompe-toi. Au contraire, on te saura gré de ta simplicité. Le bassiste, sauf quand il prend un solo, doit-être un accompagnateur et « servir la soupe » aux autres musiciens.
Plus il est facile à comprendre, plus il les aide.

Au bout de quelques mois de ce régime, tu verras que tu auras les idées bien plus claires et que ce tu dois faire s’imposera à toi sans que tu aies à te poser beaucoup de questions.

Après, il y a un réservoir quasi-inépuisable de plans de toutes sortes dans les bouquins de Hein Van de Geyn, Comprehensive bass method (2 vol.) et 12 Jazz Etudes.

Peut-être vas-tu penser que je te dis des choses un peu simplistes ou ringardes.
Si c'est le cas, essaie au moins de faire ce que je te propose pendant deux ou trois répètes avec ton groupe.
Tu verras bien les réactions...

@Dan

Dan a écrit :D’abord, bravo pour ton courage. Il en faut pour s’exposer comme ça.

Maintenant, si je puis me permettre (excuse-moi, c’est un peu raide ce que je vais te dire, mais c’est toi qui as demandé) :

- Soigne la justesse. Tu mets souvent un peu à côté de la note que tu vises. Ça gâche tout, et surtout ça fait perdre de l’énergie. Je te répète ce que m’a dit un jour Pierre Michelot : « On dit souvent que je joue fort. Je ne joue pas fort, je joue juste, c’est pour ça qu’on m’entend. Du coup, on croit que je joue fort, mais ce n’est pas vrai, je ne joue pas plus fort que les autres et souvent moins. »

- Soigne la mise en place. Avant de te demander si tu dois être en avance ou en retard, sois à l’heure, et très régulier. Ainsi, la liaison basse-batterie se fera pour ainsi dire toute seule et tu aideras le monde, surtout le soliste.

- Dans un premier temps, épure tes walkings au maximum, ne cherche pas à faire des choses compliquées. Quand tu manques d’inspiration, joue des fondamentales et des quintes sur les Maj, min, 7, min 7, Maj 7.

Tu crois que tu vas avoir l’air d’un blaireau ? Détrompe-toi. Au contraire, on te saura gré de ta simplicité. Le bassiste, sauf quand il prend un solo, doit-être un accompagnateur et « servir la soupe » aux autres musiciens.
Plus il est facile à comprendre, plus il les aide.

Au bout de quelques mois de ce régime, tu verras que tu auras les idées bien plus claires et que ce tu dois faire s’imposera à toi sans que tu aies à te poser beaucoup de questions.

Après, il y a un réservoir quasi-inépuisable de plans de toutes sortes dans les bouquins de Hein Van de Geyn, Comprehensive bass method (2 vol.) et 12 Jazz Etudes.

Peut-être vas-tu penser que je te dis des choses un peu simplistes ou ringardes.
Si c'est le cas, essaie au moins de faire ce que je te propose pendant deux ou trois répètes avec ton groupe.
Tu verras bien les réactions...

D'accord avec toi, la simplicité !!!!! c'est la clef du bonheur

amicalement
---------------sandro

Merci à Dan, c'est exactement ce genre de conseil que je viens chercher !

Prego.

Et amitiés à tous.

Pour moi travailler le swing d'un morceau, c'est m'installer avec le batteur et faire tourner la grille sans aucune fioritures ni de sa part ni de la mienne.
Pour moi, jouer toutes les noires précises et sans en louper une.
Pour lui juste son rythme de base.

Dan a écrit : - Soigne la mise en place. Avant de te demander si tu dois être en avance ou en retard, sois à l’heure, et très régulier.

J'adore...

Un EXCELLENT exercice que je pratique régulièrement et qui est issu d'un cours que j'ai pris récemment avec Gilad Hekselman (un gratteux new-yorkais qui joue avec Ari Hoenig et dont j'ai parlé 2/3 fois ici) : travailler avec le métronome à la ronde (le beat sur le premier temps, mais ensuite s'amuser en mettant le beat sur le 2; le 3, le 4). Pour ce qui est de la pratique de la régularité, whaou. Pour un tempo à 120, ça fait dont mettre le métronome à 30. Ensuite, après qqs semaines de pratique, passer avec le métronome à la double ronde... tempo 15. Et walker sur du méga simple: un seule note pour commencer... régularité et son.

Déjà ça... ça calme...

Dan a écrit : Soigne la mise en place. Avant de te demander si tu dois être en avance ou en retard, sois à l’heure, et très régulier

Maryse a écrit :régularité et son.

Le travail des gammes de la ronde au triolet, ou double croche, ou bien quintolet avec les accents sur le 1 et le 3 (toujours sur la même note à la noire), ça y contribue aussi

michif a écrit : Le travail des gammes de la ronde au triolet, ou double croche, ou bien quintolet avec les accents sur le 1 et le 3 (toujours sur la même note à la noire), ça y contribue aussi

Sûr. Mais en fonction de là où tu mets le métronome, ça change énormément la donne. Faire des triolets réguliers avec le métronome qui ne joue que la 2è croche du triolet, et ce 1 temps sur 2, c'est achtement formateur de régularité, c'est à dire de tempo intérieur. Parce qu'être régulier en faisant des croches par exemple, avec un time sur tous les temps, c'est très bien, et il faut y arriver, ok. Néanmoins, sur tous les temps, ya le "tic" du métronome qui recadre. Et finalement, je me suis rendue compte que ça déresponsabilise sa relation au tempo intérieur... on attend que le coach extérieur valide ce qu'on fait.

Plus on espace les coups de référence, moins on compte dessus donc, plus on se rend compte que la personne sur laquelle on doit compter, c'est soi-même! Et générer son time, bien régulier, moi qui ait bossé pendant des années avec la pulse sur les temps ou sur l'after beat, ou à la blanche sur du 3/4, bin là... de passer sur de la ronde, voire de la ronde liée, et walker et improviser, ça demande d'aller trouver des ressources à l'intérieur qui sont autrement plus fondatrices, autonomisantes et solides.

Maryse a écrit :de passer sur de la ronde, voire de la ronde liée, et walker et improviser, ça demande d'aller trouver des ressources à l'intérieur qui sont autrement plus fondatrices, autonomisantes et solides.

Et en plus de jouer sur le temps, jouer en noire pointée, mixée avec du triolet de noire etc., pour le walking et le solo (et mixer les deux), effectivement avec le métronome à la ronde, par exemple.

salut,

je pense qu'il n'y a pas de "solution miracle", ça se saurait. Perso je joue avec le métronome sur 2 et 4 et déjà quand tu fait tourner ça c'est pas mal. Sinon, je pense comme pas mal d'autre qu'il faut rester simple, des noires bien jouée et sans fioritures c'est déjà super quand c'est bien fait. Après tout de dépend de qui tu accompagnes ! ce qui compte c'est l'inter-action avec le soliste (thème ou chorus). Donc prévoir une large palette d'idées et de 'façons de faire'. Là c'est la technique qui te permet de mettre en oeuvre ce que tu cherches.

un long parcourt !!! Rufus Reid dit dans sa méthode que ce qui compte c'est la 'précision' : rythmique et harmonique. je trouve que c'est un bon guide pour progresser. peut être jouer seulement 8 mesures, ou même quatre et chercher à les faire sonner différemment. Et puis écouter un peu partout ce que font les autres, du ray brown, du NHOP au gars du coin ou à la star inconnue de Youtube ...

enfin bref, pas de "solution miracle", juste du temps à y penser, à y passer !!!

Comme Maryse je bosse ça avec métronome un temps toutes les mesures voir toutes les deux mesures. Ça sert pour le walking mais pas que, en fait je pense que plus on avance moins le métronome doit être présent.

Sinon je voulais surtout partagé sur autre chose: taper du pied. J'ai personnellement naturellement tendance à taper du temps sur tous les pieds. Parfois je ne tape que sur 2 et 4, je dois y penser en général.

Mais l'autre jour j'ai eu un cours avec un grand des grands contrebassistes Belges actuels, et il m'a conseillé de ne plus taper du pied. D'écouter attentivement la ride du batteur, et de me fier à ça. J'essaye de m'y tenir voir les effets, mais c'est pas évident. J'ai l'impression d'une espèce de vide quand je ne tape pas du pied, qui est à la fois très agréable (on dirait que les walking sont directement plus "légers", enfin c'est difficile à expliquer), et en même temps on n'a plus ce repère au quel on est (enfin je suis) si habitué, c'est déroutant. Pour résumer, il m'a dit: quand tu tapes du pied, tu joues avec toi même, en suivant ton tempo, plutôt que d'écouter les autres, et de jouer ensembles.

Je crois me souvenir avoir lu ici (surement un conseil donné au cours à Maryse) que Gilad conseillait de pratiquer ces exercices rythmiques sans aucun mouvement du corps pour "sentir" le tempo.

Voilà ça peut être une piste intéressante, qu'en pensez vous ? :)

BassMatt a écrit :J'ai personnellement naturellement tendance à taper du temps sur tous les pieds.

Aïe aïe aïe ça doit faire mal aux pieds

Pour être plus sérieux, taper le 2 et le 4 permet de mettre plus naturellement un accent sur les 2 et 4 ce qui fait swinguer l'histoire.

Ne pas taper, c'est bien aussi, que ce soit pour jouer avec les autres ou tout simplement se décontracter par rapport au tempo.

Taper tous les temps c'est bien aussi.
Tout ça est à pratiquer pour être à l'aise avec la pulse. J'utilise toutes ces solutions en fonction des tempi et des caractères des différents morceaux.