Playing the Changes: Bass Méthode de Paul Del Nero
Publié : 06 oct. 2018, 11:04
Si comme moi vous n’êtes pas très doué pour l’improvisation musicale, et si comme moi vous avez malgré tout un minimum de connaissances en théorie de l’harmonie ainsi qu’un minimum de pratique instrumentale, alors vos compétences en improvisation pourraient bien évoluer favorablement à lumière de cette méthode :
Playing the Changes: Bass de Paul Del Nero professeur associé au prestigieux Berklee College of Music de Boston.
Cette méthode vise à enseigner une approche linéaire de l’improvisation, c’est à dire à tenir un propos mélodique cohérent tout au long d’une grille de « standard » en dépit de ses modulations.
Alors que, comme beaucoup de musiciens embarrassés par la question de l’improvisation, je restais jusqu’à présent accroché aux accords de la grille sans vraiment parvenir à m’exprimer librement en dehors des notes de l’arpège de l’accord courant, faute notamment de parvenir à analyser convenablement la grille, cette vidéo donne un aperçu de ce que j’arrive à faire à présent au bout de la 7° leçon de cette méthode, sur Blue Bossa par exemple. Un cas d’école certes, mais les solutions données sont étonnantes et l’approche novatrice, du moins en ce qui me concerne. Voyez plutôt :
PDN part du principe que dans un « standard » standard comme celui là, il existe certainement une note tonique pouvant servir de référence sur la totalité de la grille (Pitch Axis). On peu supposer qu’en principe il doit s’agir de celle donnée par le premier et le dernier accord de la grille. Un do dans le cas de Blue Bossa. Or la structure de ce morceau est AABA et B module en DbMaj7. PDN fait alors remarquer que la gamme de DbMaj7 n’est autre que le mode locrien de la gamme de C. On peut donc intégralement se référer à la gamme de C en optant pour son mode mineur (aeolin) tout aux longs des A et pour son mode locrien tout le long du B.
Ça n’a l’air de rien, mais ça change radicalement l’approche. Plutôt que de sauter du coq à l’âne en passant de la gamme de Cm à celle de DbMaj sur le pont, on introduit ici la notion de linéarité et de cohérence en conservant une même référence. Seuls les 2 ½ tons de la gamme de do changent de place. Et étonnamment, j’ai le sentiment que par cette approche on entend beaucoup mieux toute la subtilité de la modulation.
Autre astuce. Pour mémoriser les modes PDN segmente les huit notes de la gamme (de la fondamentale à l’octave) en 2 paquets distincts de 4 notes qu’il appelle « tetrachords » et fait remarquer que dans une gamme « occidentale », les deux intervalles d’un demi ton résident nécessairement chacun dans un tetrachord différent. On peut donc généraliser en posant que dans un tétrachord, il existe un intervalle d’un ½ ton et un seul pouvant occuper n’importe qu’elle position d’intervalle possible au sein du tetrachord. Je passe volontairement sur le fait qu’il existe un intervalle entre les 2 tetrachords d’une gamme (simple affaire de convention) et ne retiens ici que le principe établi selon lequel il n’existe que 4 positions possibles pour un ½ ton au sein d’un tetrachord. On a donc en tout et pour tout que 4 types de tetrachords à mémoriser se distinguant uniquement par la place occupée par son ½ ton.
Les 7 modes de la gamme ne résultent que de la combinaison de 2 tetrachords parmi les 4 possibles. Cela simplifie grandement la mémorisation des modes par la simple visualisation mentale des leurs tetrachords. Je ne sais pas si ça peut aider les soufflants et les claviers mais en tout cas ces « pattern » sont très parlants pour les instruments à cordes.
Au final il n’y a donc que 2 combinaisons de 2 tetrachords à mémoriser pour pouvoir improviser de façon cohérente et harmonieuse sur Blue Bossa, soit 4 tetrachrods en tout (3 en réalité car 2 sont semblables) qu’il suffit juste de placer au bon moment, fastoche la partoche !!
L’avantage est que l’on peut travailler par partie, tetrachord par tetrachord, sur tel ou tel groupe d’accords et travailler directement ses « patterns », ou plans, sur la base de ces tetrachords, plutôt que de travailler les arpèges des accords comme on le préconise généralement, ce qui ne peut en aucun cas conduire à la fluidité d’un discourt improvisé sur une grille donnée.
Autre avantage, le morceau devient très facile à mémoriser, l’oreille se repère naturellement dans la structure du morceau et on n’a plus besoin de suivre les accords sur la grille. Enfin libre !! (Nonobstant que les meilleures improvisations sont aussi les mieux préparées).
La méthode est fournie avec un support audio qui comporte un accompagnement piano batterie très agréable pour les playbacks comme vous pouvez le percevoir dans cette démo. Elle donne également accès à des « Pads » d’accords, c’est à dire, pour chacun des accords usuels, l’enregistrement d’un ensemble de renversements aléatoires, à des hauteurs variées. Très utiles pour travailler les tétrachords sur un accord donné.
Si tout se passe bien, je ne manquerai pas de vous faire un retour sur la suite de cette exploration. Je ne suis qu’a la leçon 7 d’une méthode qui en comporte 12 …
En revanche rien pour le moment qui puisse nous faire progresser en matière d’analyse harmonique. Evidement, tant qu’on nous souffle la solution tout est facile. C’est quand on doit se débrouiller seul que ça se gâte ... De mon coté j’ai investi dans un outil qui peut aider dans ce domaine. The Chord Wheel, édité par Hal Leonard. Un abaque circulaire qui met en relation accords et gammes. Je vous en reparlerai si toute fois ça peut aider.
Playing the Changes: Bass de Paul Del Nero professeur associé au prestigieux Berklee College of Music de Boston.
Cette méthode vise à enseigner une approche linéaire de l’improvisation, c’est à dire à tenir un propos mélodique cohérent tout au long d’une grille de « standard » en dépit de ses modulations.
Alors que, comme beaucoup de musiciens embarrassés par la question de l’improvisation, je restais jusqu’à présent accroché aux accords de la grille sans vraiment parvenir à m’exprimer librement en dehors des notes de l’arpège de l’accord courant, faute notamment de parvenir à analyser convenablement la grille, cette vidéo donne un aperçu de ce que j’arrive à faire à présent au bout de la 7° leçon de cette méthode, sur Blue Bossa par exemple. Un cas d’école certes, mais les solutions données sont étonnantes et l’approche novatrice, du moins en ce qui me concerne. Voyez plutôt :
PDN part du principe que dans un « standard » standard comme celui là, il existe certainement une note tonique pouvant servir de référence sur la totalité de la grille (Pitch Axis). On peu supposer qu’en principe il doit s’agir de celle donnée par le premier et le dernier accord de la grille. Un do dans le cas de Blue Bossa. Or la structure de ce morceau est AABA et B module en DbMaj7. PDN fait alors remarquer que la gamme de DbMaj7 n’est autre que le mode locrien de la gamme de C. On peut donc intégralement se référer à la gamme de C en optant pour son mode mineur (aeolin) tout aux longs des A et pour son mode locrien tout le long du B.
Ça n’a l’air de rien, mais ça change radicalement l’approche. Plutôt que de sauter du coq à l’âne en passant de la gamme de Cm à celle de DbMaj sur le pont, on introduit ici la notion de linéarité et de cohérence en conservant une même référence. Seuls les 2 ½ tons de la gamme de do changent de place. Et étonnamment, j’ai le sentiment que par cette approche on entend beaucoup mieux toute la subtilité de la modulation.
Autre astuce. Pour mémoriser les modes PDN segmente les huit notes de la gamme (de la fondamentale à l’octave) en 2 paquets distincts de 4 notes qu’il appelle « tetrachords » et fait remarquer que dans une gamme « occidentale », les deux intervalles d’un demi ton résident nécessairement chacun dans un tetrachord différent. On peut donc généraliser en posant que dans un tétrachord, il existe un intervalle d’un ½ ton et un seul pouvant occuper n’importe qu’elle position d’intervalle possible au sein du tetrachord. Je passe volontairement sur le fait qu’il existe un intervalle entre les 2 tetrachords d’une gamme (simple affaire de convention) et ne retiens ici que le principe établi selon lequel il n’existe que 4 positions possibles pour un ½ ton au sein d’un tetrachord. On a donc en tout et pour tout que 4 types de tetrachords à mémoriser se distinguant uniquement par la place occupée par son ½ ton.
Les 7 modes de la gamme ne résultent que de la combinaison de 2 tetrachords parmi les 4 possibles. Cela simplifie grandement la mémorisation des modes par la simple visualisation mentale des leurs tetrachords. Je ne sais pas si ça peut aider les soufflants et les claviers mais en tout cas ces « pattern » sont très parlants pour les instruments à cordes.
Au final il n’y a donc que 2 combinaisons de 2 tetrachords à mémoriser pour pouvoir improviser de façon cohérente et harmonieuse sur Blue Bossa, soit 4 tetrachrods en tout (3 en réalité car 2 sont semblables) qu’il suffit juste de placer au bon moment, fastoche la partoche !!
L’avantage est que l’on peut travailler par partie, tetrachord par tetrachord, sur tel ou tel groupe d’accords et travailler directement ses « patterns », ou plans, sur la base de ces tetrachords, plutôt que de travailler les arpèges des accords comme on le préconise généralement, ce qui ne peut en aucun cas conduire à la fluidité d’un discourt improvisé sur une grille donnée.
Autre avantage, le morceau devient très facile à mémoriser, l’oreille se repère naturellement dans la structure du morceau et on n’a plus besoin de suivre les accords sur la grille. Enfin libre !! (Nonobstant que les meilleures improvisations sont aussi les mieux préparées).
La méthode est fournie avec un support audio qui comporte un accompagnement piano batterie très agréable pour les playbacks comme vous pouvez le percevoir dans cette démo. Elle donne également accès à des « Pads » d’accords, c’est à dire, pour chacun des accords usuels, l’enregistrement d’un ensemble de renversements aléatoires, à des hauteurs variées. Très utiles pour travailler les tétrachords sur un accord donné.
Si tout se passe bien, je ne manquerai pas de vous faire un retour sur la suite de cette exploration. Je ne suis qu’a la leçon 7 d’une méthode qui en comporte 12 …
En revanche rien pour le moment qui puisse nous faire progresser en matière d’analyse harmonique. Evidement, tant qu’on nous souffle la solution tout est facile. C’est quand on doit se débrouiller seul que ça se gâte ... De mon coté j’ai investi dans un outil qui peut aider dans ce domaine. The Chord Wheel, édité par Hal Leonard. Un abaque circulaire qui met en relation accords et gammes. Je vous en reparlerai si toute fois ça peut aider.