GChristophe a écrit : ↑19 août 2019, 16:43
les gammes telles que nous les pratiquons dans la musique occidentale sont issues des 7 modes ecclésiastiques anciens.
C'est un peu vite dit, ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas sept modes ecclésiastiques, mais huit. Plus précisément deux fois quatre.
Et même s'il est exact, naturellement, que la tonalité émerge progressivement de la modalité en n'en conservant que deux modes, le "majeur" et le "mineur".
Bon résumé sous l'article Wikipédia
octoéchos déjà cité. Je redonne le lien :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Octo%C3%A9chos
La terminologie à sept noms de modes que nous connaissons (ionien, dorien, phrygien, lydien, mixolydien, éolien, locrien) est d'époque plus tardive que les modes ecclésiastiques eux-mêmes. Elle vient du
Dodekachordon, un traité publié en 1547 par Heinrich Loris, dit Glaréan, théoricien suisse de la musique qui introduit les notions d'
ionien, d'
éolien et de
locrien.
Au Moyen Âge, on ne connaît que les modes dorien, phrygien, lydien, mixolydien (les modes "authentes") et les modes "plagaux" qui leur correspondent (hypodorien, hypophrygien, hypolydien, hypomixolydien).
Par ailleurs, affirmer que ce sont "les gammes... [qui] sont issues des modes", c'est mettre le doigt dans le redoutable engrenage de la poule et de l'œuf. Est-ce que ce sont les gammes qui sont issues de modes ou les modes qui sont issus de gammes ? Hum...
(Encore une fois, se reporter au bouquin de Jacques Chailley,
L'Imbroglio des modes.)
D'autant que comme tu l'écris fort justement
un mode c'est tout simplement une échelle de notes qui se succèdent selon des intervalles fixes par exemple ton ton demi-ton ton ton ton demi-ton pour le mode ionien, notre gamme majeure.
Ainsi le mode ionien n'est autre que la gamme majeure.
Du coup on peut dire aussi qu'un mode est issu d'une gamme (si A = B, B = A).
Diable !
On n'en sort pas...