Bonjour,
beaucoup d'interrogations (légitimes) dans le post de Woody.
Tout d'abord, Sebim, c'est un importateur français, qui travail avec plusieurs ateliers basés en Chine (et en Corée il y a quelques années). Il est arrivé qu'il mette à l'intérieur de ses contrebasses une étiquette Sebim, mais c'était plus à titre de publicité et d'engagement personnel sur la qualité, qu'une fabrication maison. Cela dit, Sebim (comme FEL ou Iesta, par exemple), peuvent orienter positivement la qualité des modèles fabriqués, en donnant des instructions précises, voire un cahier des charges, souvent sur recommandations de certains luthiers français. C'est ainsi qu'une grande part des contrebasses fabriquées en Chine ont gagné en conception, qualité et fiabilité.
Ensuite, certains luthiers (dont je fais partie) opèrent une sélection d'instrument, en se rendant personnellement chez les importateurs: il arrivent en effet que dans une gamme "identique", certains instruments soient bien meilleurs que d'autres.Alors pourquoi se gêner ?
Concernant la définition du bas, milieu, haut de gamme, très haut de gamme, on peut observer plusieurs points:
- tout d'abord, les fournitures: qualité de la table, érable plus ou moins ondé, type et qualité de vernis, qualité des accessoires, etc.
- ensuite, le son: en gros, plus on monte en gamme, mieux doit sonner la contrebasse partout: équilibre entre les cordes, en haut, milieu, bas de manche...Qualité du grain, émission des harmoniques...
Concernant les problèmes d'affaissement de table que rencontre certains instruments, c'est souvent du à une table trop fine: les tables fines permettent d'avoir tout de suite un son très flatteur, mais avec quelques risques. Je crois que Maryse en avait également parlé dans un post. A noter qu'en cas de problèmes, Sebim ou Fel procède à un remplacement, par l'intermédiaire de votre luthier.
Personnellement, qu'un luthier de Mirecourt (ou d'ailleurs!) vende de bonnes contrebasses chinoises ne me choque pas: une contrebasse de luthier européen coûte au minimum dans les 15 000 €. Ce n'est pas à la portée de tous.
N'oublions pas non plus que lorsque l'on parle de contrebasse "Mirecourt", ce n'est pas un gage de qualité " top moumoute" absolu: Mirecourt fonctionnait comme les chinois aujourd'hui. On y construisait aussi bien des instruments d'études bas de gamme que du très haut de gamme. Une mauvaise contrebasse du XIX ème siècle restera toujours une mauvaise contrebasse!
Bon, je m'arrête là pour aujourd'hui, sinon je vais me faire gronder par Maryse parce que m'étale !
A suivre
Erwan Le Roux-Luthier en contrebasses
Acoustic Image France-David Gage Czeck-Ease Bass, Mooradian
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