Contrebasse semi-professionnelle vs professionnelle

[Pascal Lob]

Salut Tatous,
Pour ma part je considère un musicien pro, si s'est son activité professionnelle principale, si c'est avec ça qu'il rempli son frigo. Un amateur, c'est un musicien qui rempli son frigo avec un autre métier et qui fait de la musique en plus, même s'il se fait payer quand il joue.
Moi je suis informaticien professionnel et musicien amateur, certain ici sont musiciens professionnels et informaticiens amateurs.
Pour le matériel j'ai tendance à considérer que le qualificatif pro sous entend de la part du vendeur:
"d'une qualité suffisante pour qu'un musicien pro accepte de jouer dessus tout les jours"

[Maryse]

"d'une qualité suffisante pour qu'un musicien pro accepte de jouer dessus tout les jours"

Certes. Mais aussi quand tu es pro, acheter de la qualité ça veut dire y mettre le prix, dans l'optique "c'est mon métier, donc le fait que je dépense des sous pour est justifié'. Et en général, qualité = robustesse et c'est sûr que quand tu trimballes tes affaires beaucoup, qu'elles sont beaucoup sollicitées ça nécessite (et justifie) d'y mettre le prix. Mais un "amateur" (donc un "non pro" ça ne veut absolument rien dire au niveau des compétences sur l'instrument) autant passionné va aussi avoir les mêmes exigences de rendu niveau qualité de restitution du son... car en effet qualité du matos c'est aussi dans la finesse et la precision du rendu.

C'est dans l'exigence qu'amène la passion, qu'on soit amateur ou pro, qu'on va aller vers du matos de qualité... donc cher!! C'est là où le bât peut blaisser et faire baisser les bras car "je ne suis pas pro", en conflit avec "oui mais j'aime avoir un bon son!" c'est pas facile de se dépatouiller.

Mais tout le monde sait, et ce dans n'importe domaine que ce soit, que pour ne pas être emmerdé avec son matos (cuisine, bricolage, peinture...) faut y mettre le prix.

[Pascal Lob]

acheter de la qualité ça veut dire y mettre le prix, dans l'optique "c'est mon métier

En ce qui me concerne, les cachets ne me servant pas a remplir le frigo, j'ai appliqué le principe du loisir autofinancé. La plus grande partie de mon matos a été payée comme ça.
et même si j'ai un peu couru après le super matos à une époque j'ai maintenant adopté le principe de l'adéquation entre le budget, la qualité du matos et l'utilisation que je vais en faire.
Globalement, même si j'avais le budget pour acheter une contrebasse à 15 000€ je me dis que pour jouer branché à travers une cellule, 2 fois par an sur une scène de festival, 4 fois en salle des fêtes pour l'anniv de tata jacqueline, 8 fois dans des bars, 4 fois en extérieur (2 fois et demi sous la pluie Normande), l'investissement ne se justifie pas.

[Maryse]

Globalement, même si j'avais le budget pour acheter une contrebasse à 15 000€ je me dis que pour jouer branché à travers une cellule, 2 fois par an sur une scène de festival, 4 fois en salle des fêtes pour l'anniv de tata jacqueline, 8 fois dans des bars, 4 fois en extérieur (2 fois et demi sous la pluie Normande), l'investissement ne se justifie pas.

En même temps, le plaisir de jouer et de bosser sur une "bonne" basse en acoustique!!!! (là ouskon est en relation avec le VRAI son de la bsse, pas l'amplification qui dénature ça) c'est incomparable. Et en effet que la rentabilité de l'instrument (pour ainsi dire) ou le fait qu'avoir un instrument à 15.000 ne soit pas justifié professionnellement si je puis dire dans un cas comme le tien, Pascal, n'enlèvera jamais le fait que d'avoir un instrument qui a plus de finesses ou de qualités sonore intrinsèques amène des sensations de jeu (donc un plaisir de jeu) qui peuvent justifier d'aller vers un instrument plus cher... en acoustique! Mais dans ce cas, pas uniquement reservé aux pros (encore qu'il y a de supers plans d'excellentes basses pas chères, je ne veux pas caricaturer ni dire que c'est la seule voie que de débourser 15.000, c'est juste pour amener la discussion ailleurs).

[Patrick MANET]

Il y a plein d'autres paramètre que la rentabilité.
Sur un instrument qui sonne terrible on a plus envie de bosser donc on fait des progrès. Et aussi parce que l'instrument récompense les bonnes actions techniques et sanctionne les mauvaises.
Et puis simplement le fait de se faire plaisir.
Pour faire un comparatif, pourquoi acheter une voiture de plus haut de gamme alors que la vitesse est plafonnée à 130 et qu'on l'utilise rarement pour faire de long trajets. Or tout le monde ne roule pas en AX.
Chacun sur ce sujet réagit de façon personnelle, pas de règle générale je pense.

[Dan]

Une petite précision quand même...

Quand j'écrivais : "...les premiers prix des instruments anciens ou signés d'un grand nom de la lutherie sur lesquels jouent en général les professionnels commencent autour de 20 000 €...", je pensais surtout à l'univers du classique.

L'achat d'un instrument dans cette gamme de prix (ou au-dessus !) se situe souvent pour un(e) jeune futur(e) pro entre le moment où il (elle) entre, ou va entrer, en cycle spé et le moment où il (elle) passe, ou va passer, ses premiers concours pour intégrer un grand orchestre symphonique.

Il est vrai que la distinction entre pros et non-pros est plus floue dans le jazz où l'éventail est très ouvert, de l'amateur qui cachetonne de temps en temps dans un bar à zique jusqu'au musicien connu qui vit plutôt bien de ses concerts et de ses disques, en passant par l'intermittent du spectacle qui est à peine nourri par son art et qui est parfois obligé d'avoir un revenu de complément.

D'autre part c'est un univers musical (le jazz) où l'amplification est aujourd'hui quasiment la règle, à la différence du classique. Ça change pas mal de choses...