Je crois comme vous qu'on a tous besoin d'encouragements pour progresser, surtout avec des instruments sur lesquels le résultat n'est pas fl?teur d'emblée, et qui demandent donc beaucoup de patience.
J'ai eu par le passé des professeurs très exigeants, qui tout en étant monstrueux sur la contrebasse, avaient plutôt tendance ? m'en d?go?ter. Je n'entendais en tous cas plus d'encouragements, mais "t'es nul, ça n'avance pas, pourtant il suffit de faire ça et ça, et de bosser, bosser, bosser...etc". La motivation de l'élève doit être au centre des préoccupations et l'enseignement adapté par rapport à sa personnalit?. Ce n'est pas facile évidemment.
Maintenant, les encouragements, ça se mérite un minimum. Il y a de nombreux élèves qui les réclament mais attendent tout du prof. Et si j'ai un conseil ? donner, c'est de compter sur soi même. Le prof est là pour ouvrir les yeux et les oreilles de l'élève, lui montrer des directions, une méthode pour travailler...
La passivit? est l'ennemi numéro 1. Je parle ici principalement pour des élèves d'un certain âge. Il est évident qu'on ne peut pas demander ? un enfant de 9 ? 14 ou 15 ans de penser comme s'il en avait 18 ou 20, d'où la responsabilit? énorme du prof... Mais je vois aussi très bien dès le jeune âge les différences entre les élèves, certains, ont une réflexion sur ce qu'il font, d'autre aucune.
Il faut se poser les questions essentielles, ne jamais travailler quelque chose juste parce que le prof l'a donné ? bosser, mais savoir quel est son utilit?, son but. Si on ne le sait pas, quelle chance a-t-on de progresser? Normalement

, le prof a d? expliquer ce but, mais si ce n'est le cas, il faut le rechercher soit même, et lui poser la question... Sans cette démarche, aucune chance de passer un certain cap dans la progression, cap qui ne sera pas le même selon l'élève.
Quand on fait cela, le temps de travail ne compte plus. J'entends par là qu'en une heure on peut travailler très peu de choses, mais progresser dessus ?normêment. Certes, on peut avoir l'impression de ne pas avoir fait grand chose, mais c'est utile. Cela ne sert ? rien de bosser une étude de deux pages de Nanny ou autre d'un bout ? l'autre en la jouant 50 fois du début ? la fin, simplement en essayant que sa justesse soit à peu près correcte. Cela prend des heures et est très inefficace. Optimiser son travail, c'est tout un art. Quant aux histoires de tendinites, je pense que cela peut être ?vit?. Certains exercices peuvent les provoquer si on insiste trop en effet, mais ce sera parce qu'à force d'insister, le mouvement ou la position n'auront pas été correctes ou déformées.
Etre élève, ce n'est pas simple tous les jours. Mais être prof, ça ne l'est pas plus. On apprend des élèves. Je me pose aujourd'hui des questions sur des choses que j'ai su faire plus ou moins naturellement (je suis chanceux

), et pour lesquelles je me dois d'apporter des solutions autrement qu'en montrant (ce qui est tout de même indispensable!!).
Manque d'investissement personnel, de concentration, d'application, de réflexion, de travail, et de confiance sont les choses auxquelles on est réguliérement confront?es, et lutter contre ça dans l'intérêt même de l'élève n'est pas une mince affaire. Heureusement, on a aussi d'énormes satisfactions, réussir soi-même est déjà un plaisir, mais voir la réussite et les progrès de ses élèves en apporte largement autant.