Pour commencer je voulais savoir si vous aviez entendu parlé de ceci:
http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.html

What else??!!!
Pff, ton pote il abuse aussi, ils avaient de l'argent ? d?tourner, voyons !Maryse a écrit :Tout ça pour dire qu'un pote qui a une asso avec licence d'entrepreneur les avait contacté en leur disant "Je vous donne 14% vous ne reversez que 11%, je préfère donc donner directement 14% ? mes employ?s". La réponse a été non, bien sûr...
À ton avis, est-ce que c'est ça qui fait écrire aux gens des trucs style "INTERMITTENT = GLANDOUILLEUR MAGOUILLEUR" ? chaque fois que le statut est évoqué dans la presse ?Maryse a écrit :Mais l'individu qui laisse son réve s'?panouir et qui dit "merde" au système, qui ne le cautionne pas, ça en fait réler plus d'un.
Bin y'en a un paquet qui évoluent dans la rçalit? où travailler + pour gagner + est leur philosophie de vie. C'est sûr que pour ceux ?i, le genre de truc que j'ai écrit plus haut, au mieux ça les fait marrer avec condescendance, au pire ça les rend m?chant. Sont bien paumés... Mais mon réve est plus beau que leur rçalit?, m'en fouttimo a écrit :° ton avis, est-ce que c'est ça qui fait écrire aux gens des trucs style "INTERMITTENT = GLANDOUILLEUR MAGOUILLEUR" ? chaque fois que le statut est évoqué dans la presse ?Maryse a écrit :Mais l'individu qui laisse son réve s'?panouir et qui dit "merde" au système, qui ne le cautionne pas, ça en fait réler plus d'un.
ça me fait penser à un petit article paru dans le Canard Enchaîné du 30 janvier, que je me permets de citer ici :Maryse a écrit :Bin y'en a un paquet qui évoluent dans la réalité où travailler + pour gagner + est leur philosophie de vie. C'est sûr que pour ceux ci, le genre de truc que j'ai écrit plus haut, au mieux ça les fait marrer avec condescendance, au pire ça les rend méchant. Sont bien paumés...
Par ici la sortie, "Le Canard enchaîné", mercredi 30 janvier 2008
Avant de se donner la mort en septembre dernier, à l'age de 84 ans, avec sa compagne, André Gorz lui dédia une magnifique lettre d'amour1 : les choses importantes d'abord. Puis il composa "Ecologica"2, un livre qui vient de paraître et rassemble plusieurs textes parus entre 1975 et 2007, tous consacrés à cette écologie politique dont il était l'un des principaux éclaireurs. Coïncidence ? Le premier de ces textes, "La sortie du capitalisme a déjà commencé", donne du krach financier qui menace aujourd'hui la planète une lecture aussi pertinente que peu entendue ces jours-ci. Résumons à grands traits.
Ces trente dernières années, l'ordinateur et le robot ont radicalement changé la donne, dit Gorz. La quantité de travail pour fabriquer un produit ne cesse de baisser, et le prix des produits aussi. D'où ce terrible problème que doit affronter le capitalisme : comment faire en sorte que la masse de profit réalisable ne diminue pas ? Seule solution : augmenter la valeur produite par le travailleur -- sa productivité. "On a donc cet apparent paradoxe que plus la productivité augmente, plus il faut qu'elle augmente encore pour éviter que le volume de profit diminue." voilà qui explique en deux mots cette course folle à laquelle on assiste aujourd'hui, qui consiste à pressurer le salarié ("travaillez plus !"), à rogner sur les salaires, à tailler dans les effectifs, à délocaliser. Mais ça ne suffit pas : "Le système évolue vers une limite interne où la production et l'investissement dans la production cessent d'être assez rentables." La preuve : les bénéfices des superentreprises du CAC 40 ont beau exploser, elles n'investissent pas pour autant massivement dans la production, laquelle ne rapporte plus assez. Du coup, les capitaux accumulés restent sous forme de capitaux : "Une industrie financière se constitue qui ne cesse d'affiner l'art de faire de l'argent en n'achetant et ne vendant rien d'autre que diverses formes d'argent. L'argent lui-même est la seule marchandise que l'industrie financière produit par des opérations de plus en plus hasardeuses et de moins en moins maîtrisables sur les marchés financiers." Nous y voilà. Les subprimes en sont l'exemple parfait : on accorde massivement des crédits à des gens qui n'ont pas les moyens de les rembourser, car rien n'est plus payant que de permettre aux gens de se surendetter, en anticipant sur les profits qu'ils rapporteront quand ils rembourseront avec intérêt. Tout le système se gonfle d'importance grâce à ces anticipations : l'argent fait de l'argent en pariant sur la croissance future, les profits futurs des entreprises, la hausse future des biens immobiliers, etc. C'est ainsi que le total des actifs financiers en circulation vaut aujourd'hui trois à quatre fois le PIB mondial ! Du fictif ! Du vent ! De la gonflette ! "Jusqu'au moment, inévitable, où les bulles éclatent, entraînant les banques dans des faillites en chaîne, menaçant le système mondial de crédit d'effondrement; l'économie réelle d'une dépression sévère et prolongée." Bien vu, non ? Le capitalisme "ne se perpétue et ne fonctionne que sur des bases fictives de plus en plus précaires", dit Gorz. Il faut donc en sortir, et cela se fera "d'une façon ou d'une autre, civilisée ou barbare". A nous de choisir.
Jean-Luc Porquet
(1) "Lettre à D." (Galilée)
(2) 160 p., 25€, Galilée. Lire aussi le passionnant numéro 28 d'"Ecorev", entièrement consacré à André Gorz (110 p., 8€).