Séb a écrit :Quelle est la différence entre oreille relative et absolue ?
Voici Paul. Paul a une excellente oreille relative, mais pas l'oreille absolue. Tu lui fais entendre la note du diapason, et tu lui dis "voilà le La". Puis tu lui fais écouter, mettons... les premières mesures du Premier Ricercare de l'
Offrande musicale et tu lui demandes d'écrire les trois entrées de la fugue sur du papier à musique. Imperturbable, Paul prend le papier, un crayon, et fait ce que tu lui as demandé. Tu compares la dictée de Paul avec la partition, et à ton immense stupéfaction, tu constates que Paul a noté les trois voix sur les trente premières mesures sans une seule faute.
Maintenant, tu mets Paul à côté du piano (en lui demandant de ne pas regarder le clavier, bien sûr), et tu joues des notes au hasard. Paul est infichu de les reconnaître.
Maintenant, voici Pierre. Pierre a l'oreille absolue. Tu le mets à côté du piano, mêmes conditions ("tu triches pas, hein, tu regardes pas !" "Ouais, ouais, promis"). Tu tapes un Si b. "C'est quoi, Pierre ?" "Si bémol". Un Sol : "C'est un Sol". Un Do # : "Do dièze". Etc. Autrement dit, sans repère "calé" sur la gamme, Pierre est capable de reconnaître toute note jouée au hasard. Cela dit, il y a tout de même une dimension d'acquis dans l'aptitude de Pierre, en ce sens qu'il a appris depuis l'enfance à reconnaître les fréquences à partir du diapason courant (le La 440 ou 442 Hz). Si Pierre est musicien, et que tu lui mets sous le nez une partition baroque en lui faisant entendre un enregistrement
au diapason baroque (ou plutôt l'un des diapasons baroques, car il y en avait pratiquement un par ville), Pierre sera malheureux, car il ne reconnaîtra pas "ses" notes : il lira par exemple Do et il entendra Si bémol. Il paraît que c'est une expérience assez traumatisante (elle m'a été épargnée, grâce à Dieu !)