gaille a écrit : 09 juin 2019, 11:18
Par contre dans le cadre de créations sur des musiques plus "alternatives" ou je peux faire "ce que je veux" ça ouvre des portes intéressantes.
Bien sûr.
Ce que je raconte vaut surtout pour la musique dite classique jusqu'à fin XIXe/début XXe s.
@ edit
Moi aussi, j'ai "croisé" !
Bdumbdum a écrit : 09 juin 2019, 10:35
un petit hors sujet en passant...

...est-ce un effet d'optique ou une technique propre aux baroqueux, mais j'ai l'impression sur plusieurs vidéos que l'archet n'attaque pas les cordes avec l'ensemble de la largeur de la mèche... mon prof m'interdit de faire ça… il tient à ce que la mèche soit bien entièrement en contact avec la corde... (mais peut-être est-ce parce que j'ai un archet depuis quelque mois à peine…)
Sans doute.
Attaquer pleine mèche t'oblige :
- À le faire franchement et sans traîner, sinon ça craque et le son est sale ;
- À bien timbrer, ce qui te permet de mieux contrôler la justesse ;
- À faire défiler l'archet régulièrement pour éviter les variations de volume incontrôlées et les sauts à l'aigu (la corde qui sonne à l'octave sans crier gare).
Il est probable que quand tu maîtriseras convenablement l'attaque pleine mèche, ton prof te montrera d'autres façons de conduire l'archet, par exemple en l'inclinant de manière à ne garder qu'un quart ou un tiers du crin en contact avec la corde et en le laissant filer quasiment sans attaque, ce qui donne un son venteux, pianissimo, dont on peut avoir besoin pour rendre certaines nuances.
Mais ce genre de travail n'est abordé que quand les bases sont à peu près assurées, sinon l'élève risque de tout mélanger
Si tu es curieux de ça, le mieux est de demander à ton prof quelle progression pédagogique il compte adopter, comme ça tu seras fixé.
D'autre part, les baroqueux n'attaquent pas pleine mèche, en effet.
On estime en général aujourd'hui, sur la foi notamment de documents d'époque (méthodes d'instrument, traités de style, etc.), que c'est comme ça qu'on jouait les cordes à la période baroque.
La forme même de l'archet, et la mécanique qui en découle, ont grandement à voir là-dedans. Jusqu'à François-Xavier Tourte, qui met au point l'archet moderne à la fin du XVIIIe siècle, la baguette est convexe (l'arrondi est vers le haut, à l'opposé de la mèche). Ce n'est qu'après lui que les archets commencent à ressembler à ce qu'on connaît aujourd'hui (baguette concave, l'arrondi côté mèche).
Ça change pas mal de choses en termes de tenue et d'attaque :