Maryse a écrit :le stress est aussi ? checker chez soi dans des zones pas toujours folichones d'orgueil, de besoin de reconnaissance, qui viennent foutre la pagaille car la peur de se tromper peut induire une blessure de l'ego toute couillone.
Hum, moi aussi, je partage avec vous une grande réserve (euph?misons !

) par rapport à la psychanalyse, mais ce que dit Maryse me fait penser ? un chapitre du bouquin
Ready, Aim, Improvise de Hal Crook qui s'appelle : l'Ego et l'Improvisation. Le chapitre entier est bien trop long et complexe pour être résumé en deux phrases, mais l'idée est la suivante :
Quand nous jouons de la musique (ou que nous nous ?coutons jouer), d'abord notre esprit objectif remarque des choses "bien", et/ou des choses "pas bien". Notre ego intervient tout de suite pour perturber cette observation plus ou moins objective, et transforme les "choses bien" en sensation de bien-?tre et même de sup?riorit?, et les "choses pas bien" en sensation de mal-?tre et d'inf?riorit?. Les deux sensations sont improductives puisqu'elles d?tournent notre attention de ce qu'il faudrait faire vraiment (c'est à dire noter les choses qui ne vont pas pour les bosser, et ne pas bosser ce qu'on sait déjà faire), et peuvent même g?n°rer un état agressif : envers les autres pour la sup?riorit?, et envers soi-même pour l'inf?riorit?. Les deux états peuvent co-exister d'ailleurs, et parfois on balance d'une extrémité ? l'autre.
Le but du jeu est donc d'arriver ? fermer le clapet ? cet ego qui nous emmerde, qui nous pousse soit ? l'arrogance, soit ? nous morfondre et nous flageller dans notre nullit?, voire les deux. Heureusement, il existe des techniques toutes bêtes pour ça.
Une première est de renoncer ? ce que notre musique, nos solos, etc, nous appartiennent. Il suffit simplement d'imaginer qu'il existe une entit? ? l'intérieur de nous, que je vais appeler "ça" (parce que j'ai pas de meilleure idée), qui crée la musique en se servant des moyens que nous mettons ? sa disposition : notre technique instrumentale, notre imagination, notre culture, notre expérience, etc, etc. Comme ça, on dit que l'auteur et le crçateur de notre musique, de nos solos, c'est "ça", c'est pas nous. Nous, notre responsabilit?, c'est seulement de travailler pour mettre un très bon outil ? la disposition de "ça".
Une autre technique est celle de la vue macroscopique. Y'en a d'autres qui appellent ça la concentration relax?e, et c'est en fait un état qu'on peut atteindre avec un peu d'entraînement, où l'on s'imagine qu'on fait partie du public en quelque sorte, et qu'on écoute la musique qu'on est en train de jouer. là je rentre pas dans les détails, y'a des bouquins entiers qui causent de ça, mais ça se bosse.
Bon, je dois vous sao?ler ? recommander des bouquins, mais c'est bientôt No?l et en plus de celui de Barry Green, et celui de Hal Crook, il y a aussi
Le zen dans l'art chevaleresque du tir ? l'arc d'Eugen Herrigel qui est un peu ? l'origine de cette idée de concentration relax?e.