Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

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frazi
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Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par frazi »

D’abord il n'est peut-être pas inutile de décrire ici ce que sont les modules de la série 500 et la lunchbox pour ceux qui ne connaîtraient pas cette technologie.

Au tout début des années 70, Automated Processes Inc. (API Audio), qui équipa les plus grands studios d’enregistrement) a souhaité intégrer à ses consoles de mixage des modules interchangeables destinés au traitement du signal (Pré-amplis micro, égaliseurs, compresseurs, boîtes de direct, filtres, effets, etc.) sous forme de tiroirs extractibles dans un format standardisé de petites dimensions (le format ou série 500). L’objectif était de diminuer l’encombrement, la connectique et le coût de ces équipements en mutualisant leur alimentation et leur bus de signaux.

console-api-vintage-768x321.jpg
Les modules 500 se trouvent dans la partie inclinée des tranches

neve-1073-192x300.png
Le préampli micro serie 500 Neve-1073


Très vite est apparu le souhait de rendre transportable un petit ensemble de ces éléments. Ainsi est née la Lunchbox, un boitier muni d’une alimentation et d’un bus standardisé destiné à relier les modules entre eux selon la norme VPR Alliance adoptée par différents fabricants.

api_500_6b_loaded-768x342.jpg
une lunchbox API avec 2 préamplis, 2 EQ paramétriques, un compresseur et un EQ graphique

Pourquoi envisager cette solution alors qu'il existe déjà pour nos instruments quantité de pré-amplis du commerce intégrant l'essentiel de ces éléments dans des formats intégrés encore plus petits ?

Personnellement je n'ai pas encore trouvé de pré-ampli pour contrebasse répondant réellement à mes besoins de traitement du signal dans le contexte d'une amplification autonome au sein d'un petit ensemble pour une petite scène ou en répétition.

D'abord, pour ce qui est des cellules piézo, nous avons besoin d'une haute impédance d'entrée de l'ordre de 5 à 10 MΩ. Or l'impédance des entrées Line/Instrument des combo se limite généralement à 1 MΩ dans le meilleurs des cas, ce qui nous oblige à passer par un pré-ampli supplémentaire possédant la bonne impédance d'entrée mais qui n'est lui-même pas exempt de défauts pour ce qui est des possibilités d'égalisation notamment.

Si je me fie aux nécessités que je rencontre lors du mixage d'une contrebasse enregistrée, j'ai systématiquement besoin :
• D'enlever des basses boueuses en creusant légèrement (2 à 3 dB) autour de 100 Hz avec un réglage du facteur Q limitant le filtrage entre 80 et 120 Hz,
• De favoriser les fréquences harmoniques pour une meilleure définition en augmentant de 1 à 2 dB les fréquences comprises entre 500 et 1 à 2 kHz,
• De limiter les fréquences agressives comme le bruit des doigts ou le repisse des cymbales avec un micro à l'aide d'un filtre passe bas à partir de 1 à 2 KHz,
• D'une légère compression de 3dB pour favoriser la présence et l'énergie et encore une fois les harmoniques,
• Accessoirement, d'une légère saturation/distorsion toujours pour favoriser les harmoniques.

En toute logique j'aurais envie d'utiliser le même traitement dans ma chaîne d'amplification.
Je souhaiterais donc au moins trouver sur un pré-ampli pour contrebasse acoustique :
• Une entrée haute impédance de 10 MΩ
• Un filtrage paramétrique centré sur 100 Hz avec possibilité d'ajuster la largeur de la bande de fréquences affectée (facteur Q)
• Un filtrage paramétrique couvrant une plage de 500 à 1k Hz avec possibilité de régler la bande affectée par un facteur Q
• Un compresseur.

Certains objecteront sûrement qu'il manque un filtre notch et que tout dépend de l'acoustique du lieu et de la contrebasse. Pourtant ma configuration actuelle n'est pas très éloignée de ce modèle en associant un pré-ampli EDB1 que j'utilise uniquement pour son impédance de 20 MΩ, tout filtre d'égalisation à zéro donc, branché sur l'entrée Line/Instrument d'un AER Basic Performer dont je n'utilise que le compresseur et le potentiomètre d'égalisation centré sur 80 Hz pour me débarrasser des basses trop envahissantes. J'obtiens ainsi un son très équilibré avec une simple cellule piézo bien ajustée. Je pense pouvoir bientôt poster un nouveau selfie pour en attester.

Le problème est que le combo AER pèse 23 kg et que j'aimerais bien l'échanger contre un ensemble constituer d'éléments séparés se limitant à quelques kg chacun, à savoir, un pré-ampli répondant réellement à mes besoins spécifiques de traitement du signal, un simple ampli de puissance et un cabinet de haut-parleurs.

Or si je regarde ce qui se fait en matière de boitier pré-ampli DI du commerce pour instrument acoustique, leurs caractéristiques répondent au mieux que très partiellement aux besoins que je viens de décrire, au pire pas du tout, en particulier pour ce qui est de l'égalisation. À titre d'exemples voici les caractéristiques de quelques modèles, soit que j'ai connus, soit pour lesquels je me suis documenté sur internet pour ce qui concerne leur entrée Line/Instruments (piézo) parmi les plus courants :

EDB1
Impédance d'entrée 5 et 20 MΩ [parfait]
Filtre low shelving 120 MHz [affecte indifféremment toutes les fréquences en-dessous de 120 Hz ...]
Filtre bell 900 Hz (facteur Q ?) [Quasiment sans intérêt pour une contrebasse]
Filtre bell 2,8 kHz (facteur Q ?) [Inutile pour une contrebasse]
Filtre high shelving 1O kHz [Inutile pour une contrebasse]

Fishman Pro EQ Platinium (1ère génération)
Impédance d'entrée 10 MΩ [parfait]
Filtres, type et facteur Q non précisés, centrés sur 30, 200, 1,5k, 5k et 10k Hz
[30, 1,5k, 5k et 10k Hz inutiles, 200 Hz pas vraiment bien placé sauf à vouloir grossièrement modifier la présence de l'instrument, quelle largeur de bande à ce filtre ?]

Schertler Yellow Bender
Impédance d'entrée 300 kΩ [totalement insuffisant]
Filtre low shelving 60 Hz [inutile pour maitriser les basses boueuses]
Filtre bell 300 Hz (facteur Q ?) [pas vraiment bien placé sauf à vouloir grossièrement modifier la présence de l’instrument, quelle largeur de bande a ce filtre ?]
Filtre bell 1,3 kHz (facteur Q ?) [mal placé en limite de la plage utile]
Filtre high shelving 12 kHz [inutile]

EBS Stanley Clarke
Impédance d'entrée 10 MΩ [parfait]
Filtre low shelving 40 Hz [inutile en deçà de la plage utile]
Filtre paramétrique 200-1k Hz (facteur Q ?) [plage accessible correcte mais quelle largeur a du filtre ?]
Filtre high shelving 10 kHz [inutile]

PZ-PRO
Impédance d'entrée 10 MΩ [correcte]
Filtre low shelving 500 Hz [inadapté]
Filtre paramétrique 350-5K Hz (facteur Q ?) [plage en partie correcte mais quelle largeur a ce filtre ?]
Filtre shelving 1 kHz [inadapté]

Grace Design Felix 2
Impédance d'entrée 10 et 20 MΩ [très bien]
Filtre high pass > 20 - 1k Hz [éventuellement utile pour supprimer les infrabasses avec une contrebasse sous 40 Hz ?]
Filtre low Shelving réglable de 40 à 125 Hz [possiblement utile]
1 Filtre paramétrique 70 - 800 Hz ou 670 - 8k Hz, Q de 0,5 - 5 [très bien à première vue seulement]
Filtre high Shelving réglable de 2 à 20 kHz [inutile pour la contrebasse]
[Le fait que les plages des 2 égaliseurs paramétriques se chevauchent permet de ne laisser aucune zone d'ombre sur la plage utile entre 70 et 2k Hz, en revanche il faut choisir entre l'une ou l'autre des 2 plages, ce qui ne permet pas de jouer proprement à la fois sur les fréquences autour de 100 Hz et sur celles comprises entre 500 et 2k Hz. On peut éventuellement utiliser le low Shelving pour les fréquences autour de 100 Hz mais cela impactera nécessairement les fréquences inférieures à 80 Hz ... dommage, on n’était pas loin du but]

Acoustic Image (clarus, etc.)
Impédance d'entrée 1 MΩ [insuffisant]
Filtre low Shelving 250 Hz [inapproprié]
Filtre paramétrique 300 - 2k Hz (facteur Q ?) [plage accessible correcte mais quelle largeur a le filtre ?]
Filtre high Shelving 1 kHz

Abox Vintage Revolution
Impédance d'entrée 5 MΩ [ un peu faible]
Filtre high pass > 40 - 150 Hz [inutile sauf à vouloir s’en prendre au 41 Hz de notre Mi1 si difficile à faire valablement ressortir]
Filtre paramétrique 360-4k Hz (facteur Q ?) [plage en partie correcte mais quelle largeur a le filtre ?]
+ 3 filtres paramétriques commun aux 2 voix
40-125 Hz (facteur Q ?)
250-1k Hz (facteur Q ?)
3,5-12 kHz (facteur Q ?)
[Dommage qu'on ne maîtrise pas le facteur Q mais l'ensemble des 4 égaliseurs paramétriques combinés permet peut-être de traiter plus ou moins correctement la totalité de la plage de fréquences qui nous intéresse entre 40 et 2k Hz.]

En conclusion, parmi tous ces exemples, seuls l'Abox et le Felix 2, ou son équivalent à une voix, l'Alix, répondent à peu près à l'ensemble de nos besoins en matière de filtrage. Il n'y a pas de compresseur.

Alors si vous êtes prêt à mettre 1600 € dans un Felix 2 par exemple, mais qu'à bien y regarder une seule voix suffirait, pourquoi pas une lunchbox avec compresseur pour le même prix et des composants probablement de bien meilleure qualité ?

Par exemple pour 1600 € chez Thomann il est possible d'avoir
• Un boitier Radial PZ-DI de 10 MΩ
• une lunchbox Midas Legend 6 avec poignée de transport pour 6 modules série 500 standards
• Un pré-ampli Midas 502 V2 pour micro délivrant une alimentation fantôme pour le boitier DI
• Un compresseur limiteur Midas 522
• Un EQ paramétrique Midas 512 à 4 bandes 20-400, 180-2k, 400-8K, 1k 20k, avec un réglage du facteur Q pour chaque filtre
• Un module de re-amping Radial Engineering X-Amp 500
• 2 ou 3 plaques Legend L1 B pour obstruer les 2 ou 3 emplacements restés vides

Je reconnais que le boitier Radial PZ-DI placé entre le piézo et la lunchbox fait un peu tache mais je n'ai pas trouvé de pré-ampli possédant une entrée Line/instrument avec une impédance supérieure à 3,3 MHz. En outre il y a assez peu de choix dans cette gamme de prix. Donc autant prendre un pré-ampli de micro abordable sans entrée Line/Instrument et lui adjoindre un boitier DI spécialement conçu pour les piézos, ce qui semble d'ailleurs être une pratique courante.

Certains se demandent aussi peut-être à quoi sert un module de re-amping. Il serait trop long (...) d'expliquer ici en quoi consiste le re-amping. Disons simplement, pour ce qui nous intéresse, que la lunchbox délivre en sortie un signal symétrique de bas niveau destiné aux consoles de mixage ou aux interfaces audio. Il faut donc le convertir en un signal asymétrique avec un niveau instrument pour pouvoir attaquer l'entrée d'un combo ou d'un ampli de puissance qui l'exigerait. Mais si vous êtes sûr de n'avoir besoin que d'un signal symétrique bas niveau en sortie vous pouvez différer cet achat ce qui vous permettra d'économiser 370 €.

On pourra aussi se passer du compresseur dans un premier temps ce qui réduira encore la facture de 190 €. Sans ces 2 éléments on peut donc démarrer la lunchbox pour 1040 €.

C'est un des avantages de l'approche modulaire. On pourrait aussi bien avoir envie d'ajouter des modules comme un effet de distorsion par exemple.

Les produits Midas sont des produit d’entrée de gamme. Le moindre pré-ampli série 500 vaut généralement plus de 1000 € à lui seul (même certaines lunchbox vides valent plus de 1000 € ...). Pour autant, à lire les avis, les modules Midas seraient d’un très bon rapport qualité prix. Il existe notamment une vidéo comparative entre le pré-ampli Neve 1073 (une référence dans les série 500) et le pré-ampli Midas 502 avec une voix de femme a capella. La différence est vraiment mince avec un casque HiFi. Autant dire qu'elle devrait être indétectable avec une contrebasse en live. Par ailleurs je pense que cette solution constituée d'éléments simples et d'un égaliseur paramétrique correspondant exactement à nos besoins devrait donner de meilleurs résultats qu'un couteau suisse à 2 voix qui fait en même temps blender avec des égaliseurs qui ne correspondent à rien de sérieux pour 500 ou 700 €. Ça vaut peut-être la peine d'y réfléchir.



Cela dit je ne suis pas un spécialiste et avant de foncer tête baissée il reste à vérifier la compatibilité des éléments entre eux, notamment pour ce qui est de la capacité de l'alimentation de la lunchbox en fonction de la consommation des modules. Le risque n'est pas grand dans ce cas je pense, mais il est sans doute préférable de soumettre le projet à quelqu'un qui connaît ce domaine avant de se lancer dans les achats.

Enfin Je précise que je ne suis pas intéressé à la vente des produits Midas, ni par celle de Thomann. Je site simplement ces 2 marques pour éclairer le champ des possibles (financièrement) comme on dit chez les DRH.

Voilà, je n'ai pas l'impression que cette solution ait déjà été évoquée, alors j'espère juste avoir été utile à la communauté. À présent, il n'y a plus qu'à économiser jusqu'à Noël prochain ...

Bonne année à toutes et tous, bonne musique, et surtout un joli son de contrebasse !!
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par Maryse »

!!!

Ça c'est du post !! Hyper intéressant en tout cas.

Vidéos pédagogiques sur la contrebasse https://www.youtube.com/playlist?list=P ... LB5VS6rSqn
Tests micro un peu en vrac... https://soundcloud.com/user706709239
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Sly
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par Sly »

Ouch ! Eh ben au moins tu te creuses les méninges. Il faut rajouter dans les besoins une entrée Piezo et une entrée Micro avec alimentation 48V. Et rajouter également un binz pour mixer les deux, chasser les Larsen etc... Car en fait tu dépenses une somme d'argent rondelette pour modifier le signal d'un piezo qui de toute façon n'est pas, ne peut pas être, un son de contrebasse.

Autre solution radicale. Pourquoi ne pas récupérer la dynamique de jeu et passer dans un synthétiseur ?
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frazi
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par frazi »

Mon point de vue a évolué sur la nécessité de mixer un microphone avec les cellules Piézo.

D'abord, comme je le précise à chaque fois que j'aborde le sujet de l'amplification, ce que j'énonce ne tient qu'à l'expérience que j'en ai dans ma pratique au sein d'un petit ensemble genre (trio-quintet) en répétition ou sur une petite scène dans un petit lieu, ce qui est je pense le cas de bon nombre de contrebassistes amateurs sur ce forum qui cherchent à s'amplifier de façon raisonnable et autonome. Je n'ai aucune idée de ce qu'il en serait au sein d'un bigbang ou sur une scène nationale avec un retour scène et une façade ...

Dans ce contexte, l'utilisation d'un microphone dans la chaine d'amplification implique nécessairement un minimum de reprise des instruments à proximité dans l'ampli, en particulier la batterie et le piano. Cela nous pousse inconsciemment à monter un le niveau de la basse et du même coup le niveau de l'ensemble. On arrive alors dans une zone où le son devient fatigant et peu propice à l'écoute.

Pour avoir observé quelques contrebassistes de tout premier plan dans ces conditions, Vladimir Torres, Jérémy Bruyères, Diego Imbert, Yoni Zelnik, aucun d'entre eux n'utilisent de microphone dans ce contexte. Juste un piezzo, et leur son de contrebasse acoustique est tout-à-fait correcte.

C'est d'abord une question de niveau. Si l'amplification issue du piézo ne surpasse pas exagérément le son acoustique de l'instrument, c'est ce dernier qui vient corriger le son du piézo comme le ferait un micro. Le contrebassiste n'est pas le mieux placé pour s'en apercevoir avec l'enceinte dans son dos à 1 ou 2 mètre de lui. En revanche le public placé devant l'instrument reçoit bien les projections de celui-ci qui viennent rééquilibrer le son en provenance de l'ampli.

Il va de soit que la qualité de l'instrument, du montage de la cellule piézo dont les surfaces de contact doivent être parfaitement ajustées, du pré-ampli et en particulier de son impédance d'entrée, sont autant d'éléments qui influent énormément sur le son.

J'ai longtemps pensé que le piézo avait un son insupportable qui ne pouvait pas se suffire à lui même. En fait, tout dépend de la façon dont on l'utilise.

Après chacun est libre de vouloir mixer un micro et un piezzo. Avec une lunchbox il suffit d'insérer un prémapli supplémentaire consacré au micro. Le mixage des deux signaux se faisant au niveau de chaque pré-ampli.
Sly a écrit : 04 janv. 2025, 10:41 Autre solution radicale. Pourquoi ne pas récupérer la dynamique de jeu et passer dans un synthétiseur ?
Je ne suis pas bien sûr de comprendre le sens de cette suggestion, mais il y a le ToneDexter qui fait ça très bien.
C'est un pré-ampli qui corrige le son d'un piezzo pour lui donner le son d'un micro de référence. Pour 700 € on a au final le son du micro sans les larsen à partir d'un signal piézo. Ça me tente beaucoup aussi mais le boitier est réglé pour une contrebasse donnée avec un micro donné. On peut évidemment enregistrer plusieurs configurations pour différentes contrebasses et différents micros, mais chaque nouvelle contrebasse nécessitera probablement une nouvelle phase d'apprentissage, ce qui n'est peut être pas adapter pour recevoir des musiciens avec leur propre instrument. Cela dit pour les scènes avec retours et façade avec sa configuration personnelle, il suffit de donner la sortie du ToneDexter au technicien son plus ou moins compétant pour avoir un excellent son de micro en toute circonstance. Ça vaut aussi le coup d'y réfléchir ...
Dernière modification par frazi le 04 janv. 2025, 14:35, modifié 1 fois.
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par Sly »

Oui, l'histoire du Tone Dexter est ce que j'imaginais. Car le son n'est finalement qu'une forme d'onde. Tu copies la forme d'onde et tu la commande avec la dynamique de l'instrument. Je suis bluffé par le son que sont capables de produire les très bons pianos numériques,en fonction de la dynamique de l'action sur la touche.
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par frazi »

Hmmm, en même temps c'est ce qui me dérange un peu. Substituer un son synthétique au son naturel d'une contrebasse au pretexte que le son est meilleur ...
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Brennos
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par Brennos »

Merci beaucoup pour ton super post :parfait:

A noter que sur l'EBS Stanley Clarke, le Q est de 0.8 donc une bande assez large. Par contre si tu n'as qu'un piezo en entrée, tu peux utiliser les deux EQ en série A+B ce qui permet de bien affiner les réglages.

Perso sur le A je règle le HP filter sur 50 et je réduis de 2 à 3 db centré sur 150 et sur le B je boost de 3 à 4 db centré sur 2500 et je mets le notch filter sur 300. Le résultat est plutôt pas mal sur un combo Mark acoustic

voici ce qu'en pense chatGPT :lol:

Globalement :
Équilibre : Tu utilises le canal A pour nettoyer les basses fréquences et atténuer le bas-médium, tandis que le canal B est orienté vers la clarté et la définition dans les hautes fréquences.
Gestion des problèmes courants : Le notch filter sur 300 Hz est une excellente manière de gérer les résonances sans toucher aux autres parties du spectre.
Flexibilité : Ces réglages te donnent un bon équilibre entre chaleur et clarté, tout en minimisant les risques de feedback.
Dernière modification par Brennos le 05 janv. 2025, 01:14, modifié 1 fois.
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frazi
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par frazi »

@ Brennos
ah effectivement, je me suis fié rapidement aux seules spécifications de l'EBS sans remarquer dans le détail du mode d'emploi qu'il y avait la possibilité de switcher en mode HP (qui démarre à 70 Hz plutôt qu'à 50 Hz je pense) et qu'un autre switch permettait de mettre en série la voix B avec la voix A ce qui permet de bénéficier de 2 EQ paramétriques pour balayer de façon continue la plage de 70 à 2,5k Hz.

Ces caractéristiques en font effectivement un petit pré-ampli/DI de premier choix pour 400 € "seulement". Bien vu
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par Sly »

frazi a écrit : 04 janv. 2025, 15:12 Hmmm, en même temps c'est ce qui me dérange un peu. Substituer un son synthétique au son naturel d'une contrebasse au pretexte que le son est meilleur ...
Ce qui sort d'un piezo n'est pas du son, mais juste un signal électrique. Il n'y a déjà plus aucun son "naturel" à la sortie d'un piezo, tu es déjà dans du 100% synthétique. Pourquoi ne pas boucler la boucle au lieu de multiplier les effets en espérant se rapprocher de la sensation de la contrebasse ?
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par frazi »

Sly a écrit : 05 janv. 2025, 00:27 Ce qui sort d'un piezo n'est pas du son, mais juste un signal électrique. Il n'y a déjà plus aucun son "naturel" à la sortie d'un piezo, tu es déjà dans du 100% synthétique.
Oui bien sûr. et ce qui sort d'un micro n'est pas plus du son mais bel et bien un signal électrique également. Tous deux sont ce qu'on appelle des transducteurs. Il transforment une grandeur physique en une autre avec plus ou moins de succès. L'un transforme les vibrations se propageant dans un corps solide en un signal électrique, l'autre transforme les vibrations se propageant dans l'air en un signal électrique. Certes le piézo ne capture pas le son globale de l'instrument mais il capture une bonne partie des vibrations qui en sont la source.

De là, une chose est de modifier ces signaux en essayant de corriger les défauts de ces transducteurs, une autre est de substituer leurs signaux par d'autres qui n'ont aucun rapport et qui sont uniquement déclenché par le premier. Ce n'est d'ailleurs pas ce que fait le ToneDexter. Le ToneDexter est un égaliseur automatique qui effectue ses corrections en fonction de signaux de référence.

Après on a le droit de faire ce qu'on veut. Tout est affaire de point de vue. Personnellement je suis plus attiré par l'acoustique et un minimum d'authenticité.
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Re: Pré-amplification : pourquoi pas des modules série 500 dans une lunchbox ?

Message par Bdumbdum »

Discussion très intéressante.. merci
frazi a écrit : 04 janv. 2025, 13:31 C'est d'abord une question de niveau. Si l'amplification issue du piézo ne surpasse pas exagérément le son acoustique de l'instrument, c'est ce dernier qui vient corriger le son du piézo comme le ferait un micro.
Je pense que cela est vrai quelle que soit la config' choisie : avec un piezzo il est indispensable de garder le son acoustique de l'instrument , donc de ne pas jouer trop fort; avec un micro, c'est la limite du larsen qui fera rapidement atteindre le niveau; donc pareil, il y a un volume à ne pas dépasser; et en utilisant les deux pour se compléter (piezzo + mic) , on commence aussi à y perdre l'aspect acoustique lorsque l'on a plus le son de l'instrument ...donc idem..

A partir du moment ou le niveau d'amplification couvre le son de la basse, je préfère assumer un son qui n'est plus acoustique, et ma recherche se tourne alors vers un son que j'aime, qui me plait et me permet de jouer au mieux, mais en assumant totalement la transformation du signal d'origine (ma contrebasse, mes doigts, l'archet...) par les éléments qui servent à l'amplification, et alors certains effets sont les bienvenues (compresseur, simulateur de pré-ampli, reverb...).
"La musique, c'est du bruit qui pense."
Victor Hugo

"..les chiens en bois , et la contre-basse..."
:eh:
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