FORUM DE LA CONTREBASSE

J'adore tes patterns au yaourt. Merci Maryse

Des yaourts avec des petits morceaux d'intervalles dedans

Pour bien comprendre, gromer, lorsque tu chantes, tu joues quoi à la basse ? La pompe ? Des enquillages d'arpèges ?

Je ne vois pas trop le lien entre chanter pendant qu'on joue et construire un walking qui "sort de l'ordinaire". Je ne vois pas en quoi le chant peut t'amener à varier le walking.

Quand on chante en jouant, on (je) est vachement concentré sur le chant, la basse, on sort ce qu'on peut. Ou alors, oui, on chante la ligne de basse, on essaye de la construire en chantant.

C'est clair que les arpèges ne vont pas sonner "walking". Les arpèges servent à baliser le manche pour situer les notes de l'accord et permettent d'entendre l'accord. Mais ensuite, pour rendre l'effet walking, il faut mettre des notes entre les notes de l'arpège, pour les joindre, notes issues des modes ad hoc. Peu ou prou, dans une walk, les mouvements sont conjoints, même si ce n'est pas la règle absolue bien sûr! Mais ce qui rend bien l'effet marche c'est d'enchaîner les notes avec des intervalles conjoints, donc. Un demi ton, un ton, un ton et demi éventuellement.

Ensuite, au delà des mouvements conjoints, il y a des notes qui sont assez gémellaires entre elles, et qui présentent des consonances intrinsèques. Je m'explique: une note en tant que telle est constituée de X harmoniques qui s'empilent de manière immuable et cet empilement est toujours le même, quoi que soit la note jouée. C'est physique, c'est comme ça... dans l'air, sous l'eau, dans l'azote... (a parte, ce qui fait que l'on peut faire la différence entre un hautbois et un cor de chasse c'est uniquement la proportion des harmoniques dans la note).

Donc il y a des consonances intrinsèques dans certains intervalle: quintes, octaves, quartes (comme par hasard... ces degrés étant les pivots essentiels de l'articulation de la musique depuis Bach).

Ce qui fait que ces intervalles, dans une walking, même s'ils ne sont pas conjoints, leur consonances intrinsèque, leur correspondance aisée au niveau des partiels (c'est comme ça aussi que l'on dénomme les harmoniques qui constituent la matière première de la note) vont pouvoir s'enchaîner sans briser l'effet walking qui avance par petits pas opiniâtres.

Et aussi, toujours viser la mesure suivante, toujours anticiper dans le chant de la basse qu'on est entrain de faire pour viser la mesure suivante. C'est ça qui donne l'effet "je raconte une histoire et ça a du sens". Un story teller, il sait où il va, il connaît ses étapes et la chute. D'ailleurs, les ricains, grands pro de l'écriture de scénarios, sont très dans l'esprit d'abord imaginer la chute (avec des ingrédients de base déterminés au préalable) et ils construisent en allant vers ça.

Idem cuisine... même si j'improvise avec ce que j'ai dans mes placards, quand je sors mes ingrédients, au bout d'un moment, il y a une image finale qui se contruit, et j'organise la préparation des mes divers ingrédients vers cette destination finale.

C'est un mouvement qui va toujours "vers".

Je suis désolée Michif, c'est la seconde fois aujourd'hui ousque je ne suis pas d'accord avec toi...

michif a écrit : 02 avr. 2018, 20:33 Je ne vois pas en quoi le chant peut t'amener à varier le walking.

Parce qu'en chantant pour de vrai (ou dans la tête) la walk s'organise en contrechant, un écho qui soutien et met en valeur. Une fois la mélodie jouée par l'instrument qui la joue, le fait de continuer de l'avoir en tête ça construit et ça donne plein d'idées nouvelles. Je m'entraîne à chanter vraiment en jouant vraiment de la basse, essayer d'être le plus autonome et musicale à la basse avec un chant, et je ne peux l'expliquer techniquement, mais ça ouvre des portes au dedans de la musicalité de la walk ou de l'accompagnement bassistique. Il faut le pratiquer pour s'en rendre compte sinon, on risque de coller à cette phrase de Nietzsche:

"Et ceux qui dansaient étaient traités de fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique".

michif a écrit : 02 avr. 2018, 20:33 Quand on chante en jouant, on (je) est vachement concentré sur le chant, la basse, on sort ce qu'on peut.

Au début oui, au bout d'un moment, les deux co-évoluent de manière libre et assez chiadée j'doâ dire.

Si je peux me permettre de m'incruster dans la conversation ...

Je pense que quand tu parles de chant Maryse, c'est d'une part extérioriser un chant intérieur, et d'autre part intérioriser le chant en commençant par le pratiquer physiquement (même mal, pour ma part ). On peut d'ailleurs mettre les choses en ordre inverse.
Les deux sont intimement liés: on dit bien qu'on ne peut pas jouer ce qu'on ne peut pas chanter (à moins de faire un truc purement mécanique, genre machine à écrire pour les pianistes: je mets le doigt 1 sur la touche 1 et je vois ce que ça fait. Ça fait bien un truc, oui, mais la musique ...?)

Pour les soufflants par exemple, il est très important pour intégrer une grille de commencer par connaitre le thème par coeur, puis de se fabriquer des walking histoire de bien entendre les pivots principaux des accords (F/3/5/7) en relation avec le thème.
Du coup tu comprends bien mieux musicalement comment l'harmonie et le rythme sont en relation à la mélodie.
Donc oui, chanter et jouer le thème. Chanter et/ou jouer le thème en essayant d'entendre intérieurement la basse.
Et inversement construire une ligne de basse en entendant et/ou chantant le thème.
Idem pour les batteurs d'ailleurs: un batteur qui accompagne bien, c'est quelqu'un qui joue en chantant le thème.

En fait même combat pour tout le monde: éduquer et développer l'oreille et l'écoute intérieure. Et le meilleur outil qu'on ait pour ça, c'est la voix, parce que c'est un instrument naturel pour lequel on a pas besoin d'apprendre une technique préalable (sauf si on veut être un vrai chanteur bien sûr, mais c'est une autre histoire !) et parce que si on entend pas ce qu'on veut chanter, on peut pas.

Ouh je crains ne pas avoir été super clair dans cette explication vaseuse ...

Ok Maryse, je comprends.

Bin faut pas pleurer Michif

Sinon, je plussoie évidemment les propos de Djean.

C'est curieux mais j'ai l'impression de mieux écouter la musique, que ce soit celle que je produis ou celle qui vient d'une source extérieur, quand je ne chante pas ! C'est comme écouter quelqu'un, je trouve ça mieux quand je ne parle pas en même temps (à haute voix ou dans ma tête).
Sinon, mon chant (ou ma voix) me distrait. Comme s'il me fallait être en même temps à deux endroits différents.
En fait, quand je joue, je n'entends pas de musique dans ma tête (j’ai dit une fois à une prof de musique que quand je jouais je n’entendais pas de musique dans ma tête et elle en était presque horrifiée), j'ai l'impression de ne penser à rien de construit et quand je peux, je ferme les yeux pour n'avoir rien à voir non plus. Il s'agit de créer une espèce de vide pour n'être plus que dans les sensations et les émotions.
En revanche, pour travailler un passage difficile ou installer des automatismes comme le cycle des quartes, là je trouve que le chant apporte un plus.
Je dirais bien qu’on ne fonctionne pas tous pareil !

Nouvelles videos!

No'Moe de Sonny Rollins + petits conseils



Petits exos pour systématiser des démanchés 4 1 et 1 4

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Et les fameuses "In between notes" chères à Hein van de Geyn, afin de matérialiser les démanchés dans les mouvements conjoints.

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... et la partition des In Between Notes sur les gammes majeures, plus facile pour piger comment qu'ça marche..

Merci, super classe
Concernant le fait que le cerveau ne fait pas la différence entre ce qu'on fait et ce qu'on imagine faire, je suis bien d'accord !
La visualisation c''est une façon de travailler que je pratique souvent, et c'est très pratique comme pratique (ahah)
Le saxophoniste Jerry Bergonzi le préconise beaucoup, et dans son bouquin "mélodic structures" il dit:

the process of mind teaching body is much more efficient than body teaching mind. Visualization is mind teaching body.

Ca concerne autant les notes, les mouvements mélodiques et l'harmonie, que le son, le phrasé, les mouvements et les doigtés.

Tiens une "p'tite" version de No Moe par le grand Bob Berg, avec Pierre Boussaguet !

Djean a écrit : 30 avr. 2018, 16:24 Tiens une "p'tite" version de No Moe par le grand Bob Berg

Ha bin voui. Il lui tord bien le nez à l'anatole...

Ici, à partir de 7'53, un excellent moment de la répétition au sol de la patrouille de france (non que je cautionne les militaires...) où ils se font toute une représentation gestuelle et mentale des actions du futur vol, avec en prime, une superbe version de Stolen Moments d'Oliver Nelson par Telefon Tel-Aviv.

Ouane more for the road...