Re: F M Jazz
Publié : 11 juin 2008, 21:19
Pire, je crois que Siron est suisse.On va dire que le seul truc que je reproche à ce bouquin, est d'avoir été écrit par un français

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Pire, je crois que Siron est suisse.On va dire que le seul truc que je reproche à ce bouquin, est d'avoir été écrit par un français
C'est peut-être une idée qui ressort a priori, par une lecture très rapide et survolée... A la lecture complète et approfondie (comme je l'ai fait), tu serais plus modéré, je pense.Ceci dit, ça sent très fortement la musicologie, et le jazz dit "européen" (...] j'ai l'impression que le très grand soin apporté à la théorie pure se fait au détriment de la théorie appliquée
Il s'agit là d'une approche didactique et on peut être sensible à l'une plutôt qu'à l'autre. Il y a, c'est vrai, peu de relevé de disque de jazz dans le Siron mais il existe plusieurs approches théoriques de grilles de jazz relativement complexes qui, si elles ne disent pas tout sur la jazz, sont des clés pour aller plus loin (le cas échéant). Certaines cadences coltraniennes sont étudiées à la lumières de plusieurs théories et approches. Ce n'est pas un bouquin sur le jazz (en tout cas, pas que ça).Par exemple, dans le chapitre consacré à la mélodie, Siron introduit les modes ecclésiastiques (ionien etc), explique comment ils sont construits, alors que Levine introduit en même temps le mode avec l'harmonie associée ainsi que plein d'exemples relevés sur de vrais disques de jazz (les exemples de Siron font vraiment pitié à côté).
Dans le Siron, l'accord de lydien augmenté est simplement un étagement en tierce du mineur mélodique III. Sa notation CM7#5#11 est justifiée par l'étagement en tierce (plutôt que CM7#4#5 qui manque un peu de rigueur dans l'écriture). Une notation CM7#5 ne suffit théoriquement pas pour justifier l'extension #11 car on peut parfaitement avoir un CM7#5 sur le mineur harmonique III avec une quarte juste. Il s'agit aussi d'un mode augmenté.Et j'ai pas trouvé dans le Siron des trucs qui n'ont pas de fondement théorique, mais qui viennent de l'usage courant des musiciens de jazz comme les raccourcis quand on écrit les accords (par exemple écrire CM7#5 en sous-entendant l'accord lydien augmenté CM7#4#5). Mais corrigez-moi si je me trompe, j'ai pu le rater.
Certainement. Et je ne crois pas que Siron décourage une telle pratique.Dans l'apprentissage du jazz, je pense que c'est vraiment très important de rester tout le temps en contact avec la vraie musique jouée par de vrais musiciens notamment en relevant ce que les gens jouent, et le Levine encourage ça, je trouve.
Oui, bien sûr !katogan a écrit :Il s'agit là d'une approche didactique et on peut être sensible à l'une plutôt qu'à l'autre.
Ben ça tombe bien, justement, cet exemple illustre donc parfaitement la différence entre les deux livres (en supposant que ta position est inspirée par le Siron) : la différence entre "les choses qui se justifient théoriquement" et "les choses que font vraiment les musiciens quand ils jouent".katogan a écrit :Dans le Siron, l'accord de lydien augmenté est simplement un étagement en tierce du mineur mélodique III. Sa notation CM7#5#11 est justifiée par l'étagement en tierce (plutôt que CM7#4#5 qui manque un peu de rigueur dans l'écriture). Une notation CM7#5 ne suffit théoriquement pas pour justifier l'extension #11 car on peut parfaitement avoir un CM7#5 sur le mineur harmonique III avec une quarte juste. Il s'agit aussi d'un mode augmenté.
Claro que si!! Aï Senor!timo a écrit :Mais en pratique, je n'ai jamais relevé un seul solo où l'improvisateur utilise une quarte juste sur un accord lydien augmenté. Ça peut s'expliquer par le fait que c'est très très dur de faire sonner une 4° juste sur un accord M7 quel qu'il soit...
Claro que si aussi!!Edit : en tout cas c'est sympa d'avoir des discussions comme ça !
Ben pourquoi avoir honte ? Au début, les premiers relevés, c'est très très dur. Mais ça vient progressivement, et ça devient comme un jeu de devinettes. Sans compter qu'il y a de la gratification quand on arrive à jouer une ligne de basse ou un solo qu'on aime. Et souvent, en cours de route, ça faitQwertz a écrit :ensuite le relevé des lignes de basses.. arf crotte de biquenon je n'entend pas justement Timo, je dois ecore et encore travailler cette oreille un peu coincé et pas encore epanouie (j'ai honte)
Absolument pastimo a écrit : Edit : en tout cas c'est sympa d'avoir des discussions comme ça ! J'espère que Qwertz n'est pas fâchée pour le squattage de topic...
Il m'est arrivé de rencontrer effectivement la notation #4 sur des real books mais plus rarement, il me semble, que la notation #11, laquelle se justifie logiquement si on se souvient que les accords écrits suivent la logique d'un étagement en tierces. Siron précise bien, dans son ouvrage, son souci d'être rigoureux pour ne pas perturber le débutant qui veut découvrir la notation typique des grilles.D'abord, la notation #4 est utilisée par pas mal de musiciens américains pour les accords majeurs, qui réservent la #11 aux accords de septième. C'est juste une habitude un peu différente ; je ne sais pas d'où elle vient.
C'est évident puisque, par définition, un lydien contient une #11 (ou #4) qui est sa note caractéristique. On l'appelle, du reste, lydien augmenté parce qu'il a une #11 (ou #4 caractéristique lydien) et une #5 (augmenté). Un accord à quarte juste ne peut pas être lydien.Théoriquement, oui. Mais en pratique, je n'ai jamais relevé un seul solo où l'improvisateur utilise une quarte juste sur un accord lydien augmenté.
C'est effectivement pas toujours évident de faire sonner une 4rte juste sur un M7. C'est du reste à éviter sur une progression en cycle de quintes (car la 4rte est évidemment la fondamentale de l'accord suivant. On devrait parler de progression en 4rte mais bon...). Mais une notation CM7#5 sans plus de précision, ne permet pas de savoir si on est dans un cadre mineur mélodique ascendant ou mineur harmonique. Dans un cadre mineur harmonique, l'accord CM7#5 peut être considéré comme un renversement du AmM7 mais avec une quarte juste. Dans un cadre mineur mélodique ascendant, l'accord CM7#5 peut être aussi considéré comme un renversement du AmM7 mais avec une quarte augmentée. Ces petites précisions peuvent effectivement paraître dérisoires pour bien jouer. Mais le Siron, je le rappelle, n'a pas la prétention d'apprendre aux musiciens à jouer du jazz correctement. Il a l'ambition, pour ce que j'en ai compris, de donner une représentation cohérente du système jazz, souvent iconoclaste, pas toujours très précise mais très riche.Ça peut s'expliquer par le fait que c'est très très dur de faire sonner une 4° juste sur un accord M7 quel qu'il soit..
C'est vrai que les musiciens sont des flemmards, surtout dans l'écriture. Mais ce sont des gens qui ont compris, parce que baignés dedans depuis tout petits comment ça fonctionne. Je trouve que ce n'est pas évident, pour des gens qui sortent du classique de comprendre qu'en jazz, on peut à peu près tout se permettre, parce que tout est "juste". Je pense que Siron a vraiment comblé une lacune sur ce point car il permet à des gens qui ne sont pas tombés dans le jazz quand ils étaient petits, de comprendre un peu le truc. Bien sûr, encore une fois, rien ne remplace une écoute et des relevés. Mais c'est bien aussi de comprendre pourquoi ça et pas autre chose.Ce n'est pas parce que ça se justifie théoriquement, mais parce que ces grands flemmards de musiciens l'écrivent comme ça. Et je trouve qu'il a raison d'en parler, parce que ça, franchement, on ne peut pas le deviner sans relever.
J'aime bien aussi ce genre de discussion. Mais j'ai toujours un peu peur d'être lourd et vite gonflant.Edit : en tout cas c'est sympa d'avoir des discussions comme ça ! J'espère que Qwertz n'est pas fâchée pour le squattage de topic...
C'est vrai que pour bosser les premiers relevés, une ligne de basse n'est peut être pas ce qu'on fait de mieux... Les sons graves sont plus difficiles à entendre que des mediums ou des aigus. Déjà il faut s'entraîner sur du simple certes, mais aussi sur du court. Relever 2 mesures d'une mélodie c'est déjà super quand on n'a jamais fait. Ce qui est important, c'est de terminer l'exercice avec un sentiment qu'on avancé, que l'on passe 10mn ou 1heure dessus!! Donc, si on se met la barre trop haute (genre: "je vais relever la ligne de basse de Good Bait alors que je ne l'ai jamais fait"), c'est vrai que c'est pas gégène...mea culpaQwertz a écrit : ensuite le relevé des lignes de basses.. arf crotte de biquenon je n'entend pas justement Timo, je dois ecore et encore travailler cette oreille un peu coincé et pas encore epanouie (j'ai honte)
En fait, ok bien sûr, ce que tu dis de l'empilement des tierces est tout à fait juste et cohérent. Mais ça, c'est pour quand on veut faire sonner des voicings avec une superstructure éventuelle, non? d'une manière stricto senso. Dans une walking (ou un chorus), rien ne m'empêche de faire sonner ma #11 dans la tessiture où je veux. Je veux dire... euh...Pour Katogan:
Bien sûr que le #11 se justifie davantage théoriquement. Mais quand on lit une partition inconnue, que c'est un peu compliqué, que ça va vite, et qu'i y a des 7#11 et M7#11, on les confond vite. Et je sais pas pour toi, mais dans ces situations, ça me surprend toujours de voir M7#11 et d'entendre un bon vieil accord altéré qui provient généralement de la direction du piano.katogan a écrit :On réalise là, immédiatement, la justification du #11 plutôt que du #4. On réalise aussi que, si nous avions voulu noter son extension 13ème (après tout, pourquoi pas), on aurait noté 13 et non 6. C'est la logique du système de notation standard des accords, adoptée en jazz partout.
Ha ! Alors là, faut pas me lancer sur le sujet ! Et je réponds très gaiement : c'est mineur mélodique, parce que le mineur harmonique, ça n'existe pas en jazz !katogan a écrit :Mais une notation CM7#5 sans plus de précision, ne permet pas de savoir si on est dans un cadre mineur mélodique ascendant ou mineur harmonique.
Moi je la vois comme un outil bien pratique. Par exemple c'est elle qui nous permet d'avoir cette discussion... Parce que si on ne pouvait pas écrire CM7#5, on serait bien emmerdé pour décrire ce son particulier. C'est vraiment bien d'avoir des mots pour parler de la musique. Il faut juste se rappeler que c'est un outil, et rien de plus. La musique, elle est prioritaire.katogan a écrit :Donc, la théorie, c'est ce qu'on met en avant quand on n'a pas grand chose à dire.