FORUM DE LA CONTREBASSE

Je m'auto-cite

Maryse a écrit :"Tu joues du jazz? Tu tapes le 2 et 4 au pied sinon ça souingue pas".

Et si en plus tu mets des repères sur ton manche, t'es rien qu'une tafiole qui souingue pas. Ouuuuuuh le laid-euh, ouh le laid!

Dédé Villeger, y disait que temps ça marche peut importe ce qu'on tape, et H V de G préconise pour les bassistes le 1 et le 3 dans sa méthode, aujourd'hui j'essaie de plus rien taper du tout, sauf le batteur bien sûr, mais ça c'est une convenance.

Ha oui mais Dédé la classe c'est autre chose...ça... c'est sûr.

olive a écrit :Dédé Villeger, y disait que temps ça marche peut importe ce qu'on tape, et H V de G préconise pour les bassistes le 1 et le 3 dans sa méthode, aujourd'hui j'essaie de plus rien taper du tout

Quand on joue, on tape ce que l'on veut effectivement, je tape souvent le 2 et le 4 en accompagnement et rien en solo la plupart du temps. Dans cette histoire, il ne s'agit pas je pense d'avoir une indépendance comme les batteurs entre les pieds et les mains, c'est parfois difficile de taper le 2 et le 4 en jouant un thème bop par exemple. Il n'empêche que le ressenti du 2 et 4 est fondamental pour moi, il me semble indispensable de pouvoir jouer avec une charley seule ou ce qui revient au même avec un métronome sur 2 et 4.

olive a écrit :sauf le batteur bien sûr, mais ça c'est une convenance.

Sur le guitariste qui joue trop fort dans ton solo, c'est bien aussi.

Le guitariste pendant les solis de basse j'lui demande de mettre des gomettes sur son manche, car malgré tout eux aussi, souvent, ils jouent faux.

Le truc avec les batteurs c'est que c'est comme la foudre. On sait jamais quand ça tombe et ça tombe jamais au même endroit.

Salut,

cette histoire de bosser et de taper le 2 et le 4, c'est aussi parce que, dans cette musique là, le batteur "accentue" ces appuis là en les jouant systématiquement au charley, et jusqu'au milieu des années 50, si y'a bien un truc qui bougeait pas, c'est le 2 et le 4 au charley ! Donc forcément, en bossant comme ça, on a l'impression d'être plus "dans le style". Mais si c'était aussi simple que ça, ça se saurait !!!
Mais travailler le rythme pour un walking, c'est arriver à penser non plus 1, 2, 3, 4 ou 2, 4, mais des cycles d'une, de deux, de quatre, de huit mesures, etc... et se libérer des appuis que peut mettre le batteur (par exemple ne pas se pommer si le batteur ne marque pas le premier temps en revenant en haut de la grille pendant un solo - le 2 ou le 3 par exemple, ou s'il joue des noires pointées sur un blues, ou si on passe à la noire point sur footprints......etc...) - avoir une pulsation interieure à toute epreuve !!! Et du vocabulaire rythmique pour rendre l'accompagnement intérressant (pour le public, le soliste et le reste du groupe)
Le travail au métronome sert à ça, il faut donc varier les exercices (sur tout les temps, sur 1 et 3, sur 2 et 4, sur 1 seulement, idem sur 2, puis 3, puis 4, sur le "et" du 1, du 2, du 3, du 4, etc.....) et pas forcement les enchainer tous lors de la même scéance de travail. Varier aussi les rythme joués (noire pointé croche /// 1/2 soup, croche, noire //// syncope //// etc... ) et jouer des grilles entière comme ça

Après, les "ayatollah" du jazz qui pensent que sans ces appuis ça swingue pas...... personnellement, je trouve qu'il n'y a rien de plus lourdingue qu'un truc aussi telephoné que ça, un bassiste qui s'acharne à accentuer systématiquement et caricaturalement le 2 et le 4, genre doum DOUM doum DOUM .... ! vous croyais que Lafaro pensait 2 et 4 ??... pour ce convaincre du contraire (ou en tout cas qu'il allait bien plus loin que ça) suffit de réécouter "gloria step" par exemple.


Pour revenir à la question de départ :

benoit a écrit : Quelques questions :
c'est grave docteur ?
et vous (les jazzeux), vous le faites systématiquement, parfois, jamais ?
comment travailler cela si c'est vraiment utile ?
combien de temps vous a-t-il fallu pour maîtriser ça ?

Pas grave, mais faut le bosser (faudrait pouvoir jouer avec n'importe quelle figure rythmique au métronome).
Pour le systématisme, ben... non !
Pour le travailler choisis un morceau que tu connais bien (moi je fais bosser mes élèves sur des grilles genre so what, du coup, y'a pas la pression des accords qui changent tous les 2 temps en plus de la difficulté rythmique),
puis le faire en ne jouant que des noires, puis varier les motifs rytmiques (mais des choses simples par exemple noire noire noire pointé croche sur chaque mesure) puis essayer dans un contexte plus "solo" mais toujours en t'imposant des figures rythmiques (par exemple 1/2 soup, 3 croches, blanche sur chaque mesure)
Pour la maitrise, je ne sais pas... tout dépend si tu fais ça pour pouvoir jouer de temps en temps noires pointés sur Autumn leaves, ou si tu veux choruser sur une compo de Dave Holland en 7/8...

L.

Plein d'idées et de remarques très intéressantes et qui, en plus, me donnent de l'énergie pour bosser (pas évident, passé 50 ans, de trouver les ressources pour s'attaquer à ses points faibles ....des noires pointées de temps en temps sur Autumn leaves ça m'ira, les chorus sur des rythmes complexes, ce sera pour une autre vie).
Du coup j'en profite pour ajouter une question :
Les temps forts d'un point de vue harmonique sont le 1 et le 3 (je crois). Le fait de vouloir accentuer le 2 et le 4 amène-t-il a modifier cela ? Dit autrement, y a-t-il des choix de notes dans la construction des walking qui aident à plus facilement poser ces accents sur le 2 et le 4 ?

lamouette a écrit :avoir une pulsation interieure à toute epreuve !!! ...
Le travail au métronome sert à ça, il faut donc varier les exercices (sur tout les temps, sur 1 et 3, sur 2 et 4, sur 1 seulement, idem sur 2, puis 3, puis 4, sur le "et" du 1, du 2, du 3, du 4, etc.....)

+1

Tous ces exercices de métronome sont différents, et font du bien de manière différente. Pour simplifier, à mon avis, il y a deux "composantes" principales dans un bon sens du tempo : 1) une bonne pulsation interne et 2) la capacité de synchroniser son horloge interne par rapport à un signal extérieur, grosso modo. Les différents exercices de métronome peuvent faire travailler l'un ou l'autre de ces aspects. Par exemple, si on met un clic de métronome toutes les 8 mesures, sur le 4ème temps, on bosse plutôt le point 1), et si on met un clic tous les temps, et qu'on essaie de vraiment jouer avec le métronome, de se fondre avec lui, ça fait plutôt bosser le point 2).