Kham, voici ce que j'ai compris, si jamais ça peut calmer l'agacement...
Alors, de retour de ma petite conversation. Très intéressant tout ça, et c'est cool de repenser ces trucs d'harmonie que j'ai délaissés. Quand on pourra organiser des coktaîls, je pourrai de nouveau déclamer d'un ton docte des trucs du genre "ouais mais tu sais, coco, la dominante inversée du mineur perpendiculaire permet au Mi# d'exprimer toute sa puissance dans le contexte tonal de ta mère en short"
Bref.
En effet, comme le dit Django et aussi comme c'est mis en forme dans la définition plus haut sur les chordscales (C/S), tout est histoire de tension résolution puisqu'on est dans un contexte tonal. Un accord de 7è et + encore, sur un 5è degré a la capacité de sonner (en impro) aussi bien sur du consonant (mixolydien) que du très dissonant (altéré). C'est un choix de nos jours esthétique, et aussi pour créer une dramaturgie quand on arrive sur le Ier degré.
Historiquement parlant, dans les années 40 et 50, les solistes ont commencé à jouer
out et les accompagnateurs harmoniques (souvent des pianistes) pour laisser les soliste choisir leurs C/S jouaient les accords dans les formes basiques (3ce, 7è) avec peu de superstructures pour ne pas entraver le discours consonant ou dissonant du soliste. C'est + tard que les accompagnateurs ont commencé à exprimer les dissonances aussi dans le choix des superstructures de leurs accompagnements..
Concernant le G altéré sur un II V I en Cmaj.
C'est le choix le + dissonant. On pourrait jouer sur ce G7 mixolydien, Bartok, phrygien majeur, mixolydien b6, demi-ton / ton... altéré est le mode plus dissonant tout en gardant qqs notes de l'accord.
G altéré est issu de la même gamme que Db Lydien bémol 7: Ab mineur mélodique.
Donc en fait quand on joue une substitution tritonique (ST) ici du Vè degré, on ne le fait pas juste pour jouer une ST. Une ST est déjà une manière moderne de jouer les cadences, historiquement et acoustiquement parlant.
Donc quand on choisit une ST, on ne le fait pas avec dans l'oreille une histoire du genre "j'aurais joué mixolydien sur le G7, mais en fait je vais jouer Bartok sur le Db7". C'est pas cohérent dans le discours.
Quand on choisit de jouer une ST, on se place dans l'histoire à un moment précis, avec tout un background musical de plusieurs décennies en amont qui permet de valider le discours musical. Donc une ST est une vision moderne et dissonante de l'harmonie, et correspond avant tout à jouer, depuis un autre point de départ, le super locrien (mode altéré) sur le Vè degré.
Le Db7 Bartok n'est "que" une extrapolation du G altéré. En lui même, harmoniquement il n'existe pas, sauf qu'il y a les mêmes notes guides (3ce et 7è)... C'est juste une autre manière de jouer G altéré. Et ce choix est là quand on veut exprimer une grande dissonance... pour amener une résolution encore plus affirmée, ou aussi, pour se jouer de la résolution en l'évoquant plutôt qu'en la décrivant.
Moilà ce que j'en ai retenu et c'est chouette, ça m'a remis les légo à une place que j'aime bien.