FORUM DE LA CONTREBASSE

Nice play, bro ! Keep going' !

Merci Django Bro!

J'enchaine par un thème de Paul Misraki. Dans les aigus, ça couine, ça grince comme une vieille chaise les boyaux...



Belle journée

très joli et les aigus ne couinent pas mais sont joliment posés.

Merci tout le monde!

La justesse ça va encore, mais avec les boyaux, y a une certaine hauteur. Rien d'inhumain, quand j'appuie, ça grince, ça frotte, ça reste collé au milieu, y a une petite note qui sort parce que la corde reste collée au doigt et se relâche d'un coup.

J'aime beaucoup ce son organique, mais les enregistrements me rendent attentif à ces petits défauts que j'essaie d'alléger. Après c'est du goût personnel aussi, j'essaie d'enlever des petits glissés ou des vibratos qui ne me conviennent pas. Des petits trucs automatiques qui quand je joue me semblent pas mal, mais à l'écoute très bof. C'est dur d'être en cohésion, cohérent...

Et puis il y a une petite vibration dans mon bureau que j'ai pas réussi à enlever. J'ai cherché pendant 2 heures, à la fin j'avais plus de jus et j'ai laissé tomber

sencha a écrit : ↑07 juin 2023, 11:50 j'essaie d'enlever des petits glissés ou des vibratos qui ne me conviennent pas. Des petits trucs automatiques qui quand je joue me semblent pas mal, mais à l'écoute très bof.

Ouais, mais ces "petits trucs" qui ne te plaisent pas dans de la musque enregistrée, est-ce qu'ils ne font pas partie du charme du jeu en "live" pour l'auditeur ?

C'est un peu le problème aujourd'hui : les ingés son s'échinent à produire un son parfaitement lisse et, il faut bien le dire, quelque peu aseptisé.
Ils ont raison quelque part, car un petit "poc" ou un petit "tzing" que l'on entend à chaque écoute à la deux-cent trente troisième mesure du Concerto pour caisse claire et bouzouki irlandais de Wolfgang-Sébastien von Trük, c'est proprement exaspérant.

Mais le résultat est que l'on n'entend plus, majoritairement, que de la musique passée à la moulinette de la post-prod, et que l'on est tout étonné de surprendre un jour au concert un grincement de violon.

Pourtant ça fait partie de la vie.
En un heure de musique vivante, il est impossible qu'un violon ne grince pas un peu, qu'un cor n'ait pas une attaque limite en justesse sur une note difficile d'émission, ou qu'une pédale de piano relâchée au mauvais moment ne fasse pas entendre des harmoniques non désirés.
Les musiciens, par bonheur, ne sont pas des robots.
Pas encore.

À force de muscler ton sur-moi musical, est-ce que tu ne prends pas le risque de faire perdre à ton jeu de sa spontanéité, de sa chaleur, de son authenticité ?

Oui Dan, mais il n'y a pas de réponse à cette question, autre que notre propre ressenti personnel qui est unique. Chacun est sa norme. Quand je parle de petites scories, tu entends là des qualités sonores. Quand j'entends une richesse harmonique d'un archet sur du boyau, un autre entendra un son mal assuré et une faiblesse dans la justesse, etc... et HEUREUSEMENT... C'est ce qui range la musique sous la forme d'art, et que chacun y fasse son miel.

Quand je parle de cohésion, je parle d'adéquation avec sa propre musique intérieure et le résultat sur enregistrement. J'essaie d'y ôter les écarts... J'y vais en tâtonnant, car je ne connais rien à la technologie. Je cherche le son le plus naturel possible, mais en fait, c'est un équilibre entre celui que j'ai en tête, celui que j'entends sortir en étant derrière ma basse, et celui que j'entends dans l'enregistrement. Et je dois compter avec mon oreille gauche qui ne perçoit plus d'aigus Je pense que mon problème d'oreille me pousse d'ailleurs à chercher au son le plus simple.

J'aime bien mes grincements ou ma respiration je respire comme un ours, impossible à effacer à l'enregistrement, mais ça je m'en fiche. Ça me déplait par contre de foutre un vibrato automatique (que j'interprète comme un cache-misère) sur une note, ça n'a rien à foutre là pour moi. Ça perd en netteté, en rondeur, en précision... Bref, la spontanéité est là, mais j'essaie d'affiner mon language. Sur Cherokee, c'était assez difficile, juste de jouer ce que l'on entend, ne pas pêter plus haut que son cul. La version d'Haden avec Kenny Baron m'a beaucoup impressionné. J'ai essayé de faire la même chose avec mon language. C'est moins intéressant car mon language est moins riche et moins maitrisé, mais c'est honnête du début à la fin.

je parle de cette vidéo, le solo vers 27'45''

O. K., Sencha.

Ta réponse est claire, tu sais ce que tu veux et tu le fais, en toute subjectivité assumée.

Tout ça est parfaitement cohérent, il n'y a rien à objecter.

Continue, de toute façon ce que tu fais est très chouette.

Pour le son à l’archet sur boyau une grande règle : ne jamais essayer de jouer fort. C’est un violoniste qui m’a donné cette combine très utile. Après, le boyau ça grince mais c’est comme ça. Lorsque l’on aime ce son « organique » comme tu le décris, ben on fait avec, ça fait partie de l’esthétique.
Quant au vibrato, on a, ou on a tous eu recours à lui pour cacher la misère C’est bien entendu à proscrire. Une des façons d’y arriver c’est mettre le plus d’expression possible dans l’archet et les nuances sans vibrer puis d’ajouter le vibrato pour la couleur et donc magnifier le tout.
En ce qui concerne les preneurs de son, les meilleurs respectent la musique mais peuvent néanmoins faire des erreurs comme redemander de faire une prise sur un chorus inspiré pour un petit bruit de casque qui heurte la tête de la basse (histoire vécue)
Leur approche du son est différente de la nôtre il faudrait pouvoir s’imposer ce qui n’est pas toujours évident. Ça vient avec l’expérience…

Je parlais du vibrato en pizz, mais c'est tout aussi valable à l'archet Oui, il faut être léger sur le boyau. Même une corde à vide peut être fausse en appuyant trop fort.

Allez une autre. Cette fois à l'archet Ça m'a donné envie. Total spontané! Beaucoup de peine à sortir certaines harmoniques

Bravo Sencha (avec pas mal de retard, ça fait longtemps que je ne suis pas passé par là alors que moi-même je m'apprête à poster un selfie)
Je suis complètement en accord avec toi sur le désire de produire un authentique son de contrebasse avec toutes ces prétendues imperfections qui sont en réalité la marque d'une capture vivante et de qualité.

Sur l'album ECM Tabula Rasa d'Avro Part il y a un passage où on entends un son d'estrade. Avec un très bon système HiFi on réalise avec stupéfaction qu'il s'agit en fait de quelqu'un qui se déplace au fond de la salle ! Ça donne une vitalité extraordinaire à l'enregistrement ..., rien ne me ravie plus que d'entendre la respiration d'un soliste. On ressent beaucoup plus ce que l'artiste ressent lui même et veut exprimer, son phrasé.

Je n'ai toujours pas franchi le pas des boyaux nus. Je crois que tu ne m'avais prêté des Chorda Henriquez mais elles étaient bien fatiguées et le D ne m'enchantait pas vraiment. Si je pouvais tester des cordes correctes pour être certain de mon choix je franchirais le pas sans problème.

Bon en tout cas bravo pour le son, bravo pour ces improvisations, bravo pour ces très jolies images en noir et blanc et ces moments de poésie.

Merci les gars!!!

Non, ce n'était pas moi qui t'avais prêté des cordes. peut-être Bdum bdum. Pour le boyau faut être prêt à accepter certains trucs, comme la corde D qui phase, plus ou moi, selon les basses. J'aime bien, car j'arrive à tirer plus de couleurs qui me conviennent avec.

C'est enregistré avec un micro bon marché et Garageband. Il n'y aucun effet et c'est brut de décoffrage. C'est pas quelque chose qui cherche à être abouti, et pourtant ça me force à être soigneux, ce que je ne suis absolument pas

Je déborde comme tout le monde, avec les activités musicales de juin Chuis sur les rotules, pas trop de temps, mais j'essaierai d'en faire une demain matin