FORUM DE LA CONTREBASSE

Salut,

je poste ici, c'est l'heure de l'apero ( et je sais pas où ça pourrait aller!)
Celles/ceux qui chantent avec leur contrebasse,
comment vous travaillez?

j'ai commencé à bosser ça


j'arrive à suivre le bassiste dans les plans les plus simples, donc à accompagner la fille, en E.
Mais ça ne correspond pas à ma voix. Je n'arrive pas à me placer.

Je peux chanter le morceau en Eb, et n'etant pas chanteuse, je ne monte pas dans les aigus, donc je prends souvent " en dessous", je ne sais pas combien en dessous, une tierce, une quarte? J'essaye dejà de determiner ça, ma tonalité normale. Ca pourrait etre Bb, vu que j'étais à l'aise avec mon ténor.

Cette version est simple, essentiellemnt à la fondamentale qui accompagne un chant. Ca, ca me plait bien et j'ai envie d'explorer un peu de ce coté là.
Sauf que quand je m'accompagne.... ca repasse en Eb. Plus difficile question justesse, sans les cordes à vide.

Et la question est là: accompagner son chant implique un travail simple à la basse, plutot rythmique, le minimum mélodique/harmonique pour tenir derriere. L'impulsion du morceau vient du chant. C'est ce qui permet la mise en place, l'armure du morceau ( ça, je l'ai decouvert en bossant
le byebye blackbird, sinon, juste des blanches sur la grille, ça veut rien dire, on entend la progression mais c'est tout).

j'ai finalement renoncé à trouver des copains de travail. Mais pas à faire de la musique. Donc, comme dit Maryse, va falloir taper dans le registre "auto-suffisance".

Alors, qu'est-ce que j'ai comme options?

Comment vous bossez, vous, avec la voix que vous avez?

merci de vos retours

Chanter autre chose que ce que l'on joue, c'est un des exercices les plus difficiles à la contrebasse.
Autant c'est naturel de s'accompagner à la guitare lorsque l'on chante, autant il faut bosser l'indépendance comme un malade pour être à l'aise avec voix + contrebasse.

Je travaille depuis longtemps chant et contrebasse mais depuis assez récemment vraiment assidument.

Dans un premier temps, apprendre le chant (mélodie). Quand on ne sait pas lire une partition et qu'on fait à partir d'une version audio dans une autre tonalité que la sienne c'est assez ardu... Moi je le fais au clavier. Je relève les accords (minimum la fondamentale), et je repique la mélodie dans la tonalité que j'entends au clavier (mais je sais un peu en jouer...). Ensuite je l'écris ou je l'ai suffisamment mémorisée et je peux alors la transposer dans la tona qui me va bien ==> Je détermine quelle est la note la plus grave et quelle est la note la plus aïgue de la mélodie et je les compare avec la note la plus grave que je peux produire aisément, idem pour l'aigu. Sinon le plus "simple" est de trouver la partition et de la transposer par écrit dans sa tonalité et de la jouer avec le papier sous les yeux pour bien l'apprendre, mais au clavier pour ne pas être emmerdé avec la fausseté sur la contrebasse.

EDIT: C'est plus facile, dans la première phase de transposition, de d'abord transposer les fondamentales des accords et de mettre la mélodie au feeling dessus puis d'affiner au fur et à mesure, mais tjrs au clavier.

Puis ensuite, on peut la jouer en s'accompagnant très basiquement (fondamentales) à la contre. Pas obligé de mettre un time de suite, un semblant de pulse avec du rubato et des points d'orgue ça le fait.

Un autre souci c'est que quand on n'a pas de technique vocale on est très limité par ça! Et on peut chanter faux et coincé et penser que ce n'est pas notre tonalité alors que c'est juste que la voix a du mal à se placer.

Mais pour commencer d'escalader cette montagne (chant + contrebasse) "Cry me a river" comme mélodie est peut-être un peu difficile... Summertime le fait très bien et la mélodie est plus resserrée dans son registre. Je vais essayer de penser à des thèmes simples.

PS: le "cry me a river" en question là haut est en A.

hmm.. je crois que j'ai fait une premiere partie du taf, à la basse frettée, dans " morceaux debutants", les fondamentales de la version casey Abrams.
Pas la melodie pour l'instant. j'essaye juste de mettre en place la grille à la contre par rapport à la melodie chantée.
Ce que tu dis c'est qu'il faut ensuite voir sur la melodie basse frettée les aigus et les graves et la zone de confort, ou pt etre travailler juste ces notes sur un clavier ( j'en ai un sous la main) et tester où je passe dans les graves et les aigus et tacher de redevelopper la melodie à l'interieur de ces limites?Ca fait un taf de malade! j'en sortirai pas.

La premiere version de ce morceau que je connais et où ma voix se cale mieux c'est celle ' ou une de celles d'Ella. J'ai cherché sur le net et trouvé une partition avec 3b à la clé, donc conclu que c'était en Eb et pas cherché plus loin! J'ai taché, vite fait de placer la structure simple de casey, les fonda, sur la version d'Ella et ca commence sur Ab. et le reste s'enchaine.
Donc, bosser/memoriser/ecrire le plan minimaliste de Abrams, puis le transposer et memoriser, travailler ça?

Sachant qu'on perd la beauté du truc avec ses cordes à vide qui fait qu'on a pas trop à se casser le chou avec la justesse. Bon, c'est pas que la tonalité, c'est l'arrangement qui est accessible. Et c'est ça que je trouvais trippant. Ca degage la tete pour le chant. C'est plus facile question "independance", comme dit Patrick. Meme si c'est effectivement pas gagné. J'ai fait tourner le riff en 4 notes de hit the road en essayant de chanter dessus, eh ben faudra encore faire tourner un bout de temps!

Oui, la chanson est difficile mais ca m'a frappée qu'on pouvait avoir un acompagnment aussi depouillé et que ça sonne quand même.
Un theme pas dur mais qui se chante bien c'est blackbird ( en F). Je trouve ça plus facile que summertime, qui ne rend pas un cachou quand on ne sait pas chanter. Enfin, c'est clair qu'il va falloir apprendre

edit: ouais, en fait j'ai envie de chanter. Il aura fallu du temps pour m'avouer ça

Merci!

Hello,

je me suis reveillée en chantant summertime.. Verifié à la basse, je le prends en Fa#, de l'aigu au grave, je peux monter jusqu'au do# (your dad ..)

gromer a écrit : ↑31 mai 2017, 08:10 Hello,

je me suis reveillée en chantant summertime.. Verifié à la basse, je le prends en Fa#, de l'aigu au grave, je peux monter jusqu'au do# (your dad ..)

Euh... F# c'est la tonalité ou note la plus grave? Parce que F# comme tona à la contrebasse, même F# mineur (= La Majeur) c'est pas le plus simple. Vaut mieux un demi ton plus haut, G, beaucoup plus ergonomique sur l'instrument. Ou un demi ton plus bas, F.

Maryse a écrit : ↑31 mai 2017, 09:36

Euh... F# c'est la tonalité ou note la plus grave?

Euh... vous-même je chantais en faisant le café, j'ai pris la basse et fait glisser les doigts sur la corde de sol puis de ré jusqu'à ce que j'entende la note sur laquelle je demarrais, donc la plus haute du morceau. Et comme la chanson se developpe sur un octave, la note que je produis sur easy est bien un f# case 2. Ce serait donc la tonalité dans laquelle je prends le morceau, au reveil avec ma voix de fumeuse?
Oui, ça passe en sol et c'est plus simple

A la contre, j'ai une partoche Aebersold en Dm.

et pour les aigus:
j'ai joué le theme en partant du G, ça passe jusqu'à un depart, note haute Bb mais ça s'eraille sur le do case 5.
Ca fait pas gros d'etendue

edit: j'ai cherché des bt avec la grille+melodie ecrite. J'en ai trouvé 2. J'ai joué la melodie et chanté sur le bt.
Premier accord Dm, depart melodie sur un la aigu
Premier accord Am, depart melodie sur un mi medium ( l'autre en Bm, c'est la meme pour les sax). Avec un peu d'echauffement, le mi grave est juste mais manque de puissance. Mais c'est plus agreable de commencer sur le mi.

et maintenant?

Si tu prends une partition, tu analyses rapidos le truc: la première note de la mélodie est la quinte de la tonalité puisqu'en Am la mélodie commence sur Mi et en Dm, elle commence sur La. Donc si ta première note de mélodie est un F# la tona c'est Bm. C'est tout à fait envisageable à la contrebasse. Mais si tu montes d'un demi ton, tu passes en Cm et ça tombe facilement sous le doigts aussi. Et en C, on a, mine de rien, plus de repères. Pour comprendre le morceau, l'analyser, c'est pas mal de le bosser en C. Ensuite c'est + facile à transposer.

OK. Je vais prendre les tonalités une par une et faire tourner.
Merci

ps: je bosse aussi tes exos en essayant de chanter la note avant de la jouer, sur l'accord de base, hein, pas trop loin quand même

Petit retour, apres 15 jours de boulot.

Patrick MANET a écrit : ↑30 mai 2017, 21:49 Chanter autre chose que ce que l'on joue, c'est un des exercices les plus difficiles à la contrebasse.
Autant c'est naturel de s'accompagner à la guitare lorsque l'on chante, autant il faut bosser l'indépendance comme un malade pour être à l'aise avec voix + contrebasse.

OOUUIII c'est dur!

Summertime, en Mi. Coup de bol, c'est une tonalité confortable pour moi et plein de cordes à vide et toutes les indications de Maryse dans les videos pedagogiques.

Au debut, j'ai essayé de placer le chant sur un squelette d'accords, à la fondamentale. Dur, parce qu'il se passe pas mal de voix sur l'accord de Em7.
Puis travailler en T/5 ( sauf sur la fin, juste la fonda). Bof, pas tres satisfaisant.
Finalement ce matin, j'ai trouvé un truc qui tourne ( après, esthetiquement, on en pense ce qu'on veut). Faire de l'accompagnement un blues qui marche, en jouant sur les arpeges mineur et septieme ( graves), de sorte qu'on a toujours ce retour au mi comme un bourdon. La main peut rentrer la dedans plus facilement, c'est comme un shuffle, ca devient organique. On a vraiment une assise carrée.
Difficultés: comme on joue tout le temps les mêms notes, il arrive de se paumer ( c'est la quinte ou la tonique? de l'autre accord? Réponse à ça: Faire tourner la grille avec un bout de chant eventuellement et en annoncant l'accord sur lequel on arrive ( summertime MI...fish are jumpinLA and the cotton is high SI etc).

je bosse avec un petit dictaphone qui capte bien la chant mais pas grand chose de la contrebasse. J'ai pris l'habitude aussi, quand je bosse un standard, de marquer la pulse en tapant sur les cordes. Du coup, c'est presque tout ce qui ressort dans le dictaphone et c'est assez moche. J'ai essayé de taper moins et en réécoutant, je ne tape plus que sur le 4 ( je crois). C'est mieux.

Remarque: de la necessité de travailler à la battue, et le chant et la grille. Vous avez souvent insisté la dessus et oui, completement. Ca met vraiment les choses en place, super gain de temps, le cerveau prend et te restitue plus tard.

Reste la question esthetique de chanter une berceuse sur une basse qui avance comme un train. Ca fait bluesy plutot que jazzy. Mais bon, ça a le merite de structurer. Summertime, qui en a vu d'autres, encaisse. Sur Tenderly, faudra trouver une autre approche, mais y'a le temps

Merci à vous

oh la la, ça va m'entrainer où ce truc?
latest developments, c'est que ça fait un chouette effet rythmique en tapant sur le bord de la touche. le geste vient tout seul en mi, pas evident en la. Pas reflechir surtout, faire au son.
Memere chante et percute sa contrebasse mais quand est-ce qu'elle joue hein? A plus

gromer a écrit : ↑15 juin 2017, 15:16 Petit retour, apres 15 jours de boulot.

Patrick MANET a écrit : ↑30 mai 2017, 21:49 Chanter autre chose que ce que l'on joue, c'est un des exercices les plus difficiles à la contrebasse.
Autant c'est naturel de s'accompagner à la guitare lorsque l'on chante, autant il faut bosser l'indépendance comme un malade pour être à l'aise avec voix + contrebasse.

je bosse avec un petit dictaphone qui capte bien la chant mais pas grand chose de la contrebasse. J'ai pris l'habitude aussi, quand je bosse un standard, de marquer la pulse en tapant sur les cordes. Du coup, c'est presque tout ce qui ressort dans le dictaphone et c'est assez moche. J'ai essayé de taper moins et en réécoutant, je ne tape plus que sur le 4 ( je crois). C'est mieux.

yes chanter en jouant de la contrebasse en effet c'est très très dur , travailler une indépendance de batteur un boulot de dingue , à moins que ce sois innée
bref , le dictaphone c'est un vrais plus , après il en existe à tout les prix de 30 à 500 euros , et de taper sur tes cordes ça c'est ce qu'il faut faire ,même exagérer c'est un bon boulot , si tu tapes les 2 et les 4 en tapent tes cordes et du pieds et bien c'est royal , si tu tape que les 4 en effets ça peu être mieux surtout si le tempo est speed , dans ton dictaphone si tu entends que les coups 2 et 4 quand tu tapes tes cordes c'est que ou il est mal placé ou mal réglé au niveau entrée enregistrement !!ou bien tu n'attaque pas tes cordes ou notes joués (celle que tu tapes pas qwa ) bref je plussoie le dictaphone et là tu as une des clés pour progresser mais plus que grave

Merci Sergio,

je vais chercher encore, quelle etagere, tabouret, rebord de fenetre...mais surtout travailler l'attaque!

Leptimo a écrit : ↑18 juin 2017, 07:15 Un roman, une contrebasse, une île, un nid d’idylle...

A bord du Titanic, une contrebassiste hollandaise, Mimolept. Un de tes doubles quantique et femelle, ayant choisi la voie XX au moment de la conception. A l’époque, il y avait une mode des orchestres de filles, comme on voit dans le film « certains l'aiment chaud ». Mimolept ressemblait davantage à Marilyn qu'à Jack Lemmon.

Alors, bon, le navire va s'empaler sur un iceberg. De Caprio lancine. Mimolept est confrontée au dilemme : ou se faire un radeau de fortune de la caisse de la contrebasse, ou sombrer en berçant son instrument d'amour. Elle décide de jouer ( des toniques/quintes..jusqu'à ce que mort s'ensuive, histoire de ne pas trop souffrir de célinedionite aiguë dans ses derniers instants).

Et voila. Craaaak.

Tout s'engloutit. Les petites cuillères aussi.

Mimolept perd connaissance, hypothermie. Les bras crispés, congelés autour de la contrebasse.
La caisse est creuse. La contrebasse flotte et dérive, Mimolept toujours évanouie cramponnée rigidifiée, cryogénisée.

La mer les pousse finalement sur un rivage. Une île des Orcades. C'est pas baisant les Orcades coté climat, pas franchement riant mais peut-être un peu moins froid que Terre Neuve…
Petit à petit, Mimolept se décongèle, lâche sa contrebasse, s'assied, regarde autour d'elle.

Loin là bas, elle voit une silhouette courbée dans un traîneau tiré par des chiens qui file à toute vitesse. Et puis, pas loin derrière, une autre silhouette, qui poursuit la première. Elle court en agitant les bras maladroitement.
Et puis encore un traîneau, et encore un poursuivant.
Et encore. Et encore.
Mimolept se frotte les yeux. « Mince, doit y'avoir un nid. Ce sont des idilles. Un nid d'idilles. Pire que les frelons, ces vacheries !  Et qu'est-ce que j'ai faim !»

Et puis… non. Elle les reconnaît. C'est Victor Frankenstein qui tente follement d'échapper à sa créature, ou peut-être de l'epuiser à mort dans cette course acharnée. Et, oui, s'ils passent et repassent comme ça, devant ses yeux, c'est qu'on est sur une toute petite ile. Mimolept connaît bien le roman et l'idée du barbecue final lui souleve le coeur. « eh ben, on est mal barrées, ma grosse, dit la vaillante petite contrebassiste en attrapant son instrument. Oùsk et pour kisks'on va bien pouvoir busker pour une pitance ? « 

Mimolept se met en marche avec la contre. Elle trouve une ouverture dans le rocher, assez grande pour s'y mettre à l'abri et reprendre ses esprit. Elle retire délicatement de ses jarretières, une flasque de whisky et son briquet tempête. Avec quelques bouts de bois, elle allume un petit feu pour faire dégeler Mémère. Ça craque. Les boyaux, ça va. Elle avait pris des bons, des boyaux de chat à 9 vies. Ils semblent avoir tenu le choc.
Mimolept se met à jouer pour réchauffer sa contrebasse de partout. Le son est quand même bizarre, mouillé. Il se réverbère contre les parois mais d'une façon molle, suintante, couinante. Imagine le son le plus répugnant, le son qui te glace le sang….

«  Je suis ton Père.
C'est moi, Nyarlathotep, 
Mimolept ma fille.
Ta basse, elle souffre d'un décollement d'âme.
En ces lieux désolés, point de luthier.
L'unique remède, c'est de t'arracher la tienne, d'âme.
D' « ême », comme dit Celine Dion.
Désormais, tu t’appelleras
Imolept
exact anagramme de l’Irréductible. »
*******

Pour Leptimo.
T'as bien fait de choisir de naître garçon, c'est quand même plus cool, non?

Ah ouais, quand même!

Sacré délire. Quelle belle "M"

Merci

À suivre, j'espère