FORUM DE LA CONTREBASSE

Je suis (ou étais) élève donc j'utilise cette rubrique pour parler de mon expérience. Je ne suis pas prof.
C'est difficile de ne pas donner de noms des profs que j'ai dêtest? et de ceux que j'ai ador?, je pense que ça ne serait pas courtois, mais je peux peut-être dire un ou deux trucs.
La contrebasse, c'est dur au début. peut-être qu'après des années, on l'oublie un peu, on est tellement content de bien jouer. Et bien je pense qu'il faut encourager ceux qui commencent. J'ai bien failli arrêter plusieurs fois ? cause de mauvais profs qui te disent :"ah c'est dur hein ? travaille plus"
Alors soit on s'acharne encore plus et on se fait des tendinites, soit on abandonne. C'est dommage de ne pas transmettre l'amour du truc, l'envie d'avancer, plutôt que de descendre et de dire "c'est faut". Bien sûr qu'on l'entend que c'est faux, pas la peine d'en rajouter...
Heureusement qu'il y a des bons profs.

rçagissez si ça vous dit.

PS : je ne dis pas qu'il ne faut pas d'exigence et qu'on doit dire "c'est bien" tout le temps bien sûr.

Je n'aimerais pas tomber sur un prof qui me dise "travail!! c'est faux!"
c'est plutot le contraire qui se passe, je trouve avoir trop peu d'exercices à faire alors je veux que se soit réussit, juste et sans accrocs pour le cours suivant
c'est vrai que ça fait mal au bras et aux doigts mais quand, enfin, ta partition file sans problème, qu'elle récompense!!!
par contre c'est ma prof qui me ralenti, elle ne veut justement pas que je me fasse mal, et me dit, "si tu te fais mal en ayant trop insist?, tu ne pourras pas jouer pendant plus d'une semaine, donc ralenti!"

c'est un bon moyen pour se mod?rer

Je crois comme vous qu'on a tous besoin d'encouragements pour progresser, surtout avec des instruments sur lesquels le résultat n'est pas fl?teur d'emblée, et qui demandent donc beaucoup de patience.
J'ai eu par le passé des professeurs très exigeants, qui tout en étant monstrueux sur la contrebasse, avaient plutôt tendance ? m'en d?go?ter. Je n'entendais en tous cas plus d'encouragements, mais "t'es nul, ça n'avance pas, pourtant il suffit de faire ça et ça, et de bosser, bosser, bosser...etc". La motivation de l'élève doit être au centre des préoccupations et l'enseignement adapté par rapport à sa personnalit?. Ce n'est pas facile évidemment.

Maintenant, les encouragements, ça se mérite un minimum. Il y a de nombreux élèves qui les réclament mais attendent tout du prof. Et si j'ai un conseil ? donner, c'est de compter sur soi même. Le prof est là pour ouvrir les yeux et les oreilles de l'élève, lui montrer des directions, une méthode pour travailler...
La passivit? est l'ennemi numéro 1. Je parle ici principalement pour des élèves d'un certain âge. Il est évident qu'on ne peut pas demander ? un enfant de 9 ? 14 ou 15 ans de penser comme s'il en avait 18 ou 20, d'où la responsabilit? énorme du prof... Mais je vois aussi très bien dès le jeune âge les différences entre les élèves, certains, ont une réflexion sur ce qu'il font, d'autre aucune.
Il faut se poser les questions essentielles, ne jamais travailler quelque chose juste parce que le prof l'a donné ? bosser, mais savoir quel est son utilit?, son but. Si on ne le sait pas, quelle chance a-t-on de progresser? Normalement , le prof a d? expliquer ce but, mais si ce n'est le cas, il faut le rechercher soit même, et lui poser la question... Sans cette démarche, aucune chance de passer un certain cap dans la progression, cap qui ne sera pas le même selon l'élève.
Quand on fait cela, le temps de travail ne compte plus. J'entends par là qu'en une heure on peut travailler très peu de choses, mais progresser dessus ?normêment. Certes, on peut avoir l'impression de ne pas avoir fait grand chose, mais c'est utile. Cela ne sert ? rien de bosser une étude de deux pages de Nanny ou autre d'un bout ? l'autre en la jouant 50 fois du début ? la fin, simplement en essayant que sa justesse soit à peu près correcte. Cela prend des heures et est très inefficace. Optimiser son travail, c'est tout un art. Quant aux histoires de tendinites, je pense que cela peut être ?vit?. Certains exercices peuvent les provoquer si on insiste trop en effet, mais ce sera parce qu'à force d'insister, le mouvement ou la position n'auront pas été correctes ou déformées.

Etre élève, ce n'est pas simple tous les jours. Mais être prof, ça ne l'est pas plus. On apprend des élèves. Je me pose aujourd'hui des questions sur des choses que j'ai su faire plus ou moins naturellement (je suis chanceux ), et pour lesquelles je me dois d'apporter des solutions autrement qu'en montrant (ce qui est tout de même indispensable!!).

Manque d'investissement personnel, de concentration, d'application, de réflexion, de travail, et de confiance sont les choses auxquelles on est réguliérement confront?es, et lutter contre ça dans l'intérêt même de l'élève n'est pas une mince affaire. Heureusement, on a aussi d'énormes satisfactions, réussir soi-même est déjà un plaisir, mais voir la réussite et les progrès de ses élèves en apporte largement autant.

Deux remarques, pas trop farfelues j'espère, ? la limite de la frontière de la pédagogie?

- Je suis frappé du fait que les profs que je connais ne posent pas la question de la motivation de leurs élèves pour la contrebasse. Pourtant il me semble que c'est un instrument que l'on (je parle principalement des adultes) ne peut pas choisir par hasard. C'est ardu dans l'apprentissage, pas forcément "gratifiant" comme positionnement en orchestre (classique ou jazz d'ailleurs)? et pourtant, il y a des ermites qui se "sacrifient"!
Ne serait il pas intéressant pour un enseignant de commencer -comme le font les profs de facs en troisième cycle par exemple- par bien cerner les motivations des élèves?

- Une approche voudrait que ce ne soit pas le musicien qui choisisse son instrument, mais bien l'instrument qui accepte son praticien. D'o?, y a-t-il une "constante caract?riologique" (je ne veux pas faire de la pseudo-psychanalyse de bazar) des contrebassistes?

Nikita

je suis tout à fait d'accord avec toi dbass
mais c'est vrai que j'ai toujours été un élève appliqu? et bosseur et c'est dommage de ne pas avoir été encourag? plus ? certains moments (notament au début)
et maintenant j'ai l'impression de beaucoup mieux travailler que je n'ai plus de prof et que je travaille ? mon rythme ce que je veux (et pas forcément moins intensivement)...
de toutes façons je suis contre le principe des examens

très intéressant cette question de la pédagogie et je suis tt ? fait d'accord avec Florent. On nous éduque ? la "jud?och rétien" (j'aime bien la provoc.): On entoure la CB d'une aura de difficulté et souvent tt est fait pour nous d?courager (ya qu'a voir le nombre de personnes non contrebassistes qui pensent que les cbassistes jouent tous faux). Ce qui m'a frappé et plu dans l'approche de Rabbath (au dela de sa technique) c'est justement l'aspect psychologique de sa pédagogie, il bannit le mot difficulté, d?complexe les élèves et met vraiment l'accent sur le plaisir. On pourrait en parler des heures,.... jouer de la CB ne doit pas être un combat. Depuis que je me suis intéressé ? son approche, ma cb me parait "moins grosse", "plus souple" etc.... ? l'aise quoi (évidemment qu'il faut bosser) Mais bon comme dirait Allen Carr pour en finir avec la cigarette: arrêter de fumer EN FAIT, c'est facile, bein jouer de la cb EN FAIT c'est facile.

la préface de la 'nouvelle technique' de Rabbath est vraiment ce que tu dis
et pour moi ça a changé beaucoup de chose
arrêter de dire "c'est difficile" mais "c'est fatiguant"
la notion de l'espace et non de distance
pour ceux qui ne connaissent pas c'est la préface qu'il a écrit dans sa "nouvelle technique de la contrebasse" (en 4 volumes je crois)

3 volumes il me semble ...