Colopathie aiguë et crise de foi
Publié : 06 déc. 2024, 18:40
Colopathie aiguë et crise de foi, ou comment j’ai dû renoncer au boyau nu sur ma nouvelle basse, la mort dans l’âme.
Après avoir dû patienter un bon mois avec les Spirocore weich qui équipaient à l’origine ma nouvelle acquisition pour pouvoir remonter mes chers boyaux, le temps d’obtenir un RDV pour faire faire un nouveau chevalet que je souhaitais non réglable (...), les choses étaient devenues bien différentes.
Entre temps j’avais réintégré le pupitre d’un orchestre symphonique.
Je me suis alors aperçu que la fameuse colophane Leatherwood qui fonctionnait si bien avec mes boyaux, fonctionnait nettement moins bien avec les cordes en aciers. J’en étais venu au point de sérieusement douter de mon nouvel instrument qui clairement ne faisait pas le poids au côté des autres basses du pupitre, et je commençais à tout remettre en cause, non seulement l’instrument en lui-même, mais aussi, en désespoir de cause, la colophane et la mèche de mon archet qui sans aucun doute devait être remplacée.
Au moment de récupérer l’archet équipé de sa nouvelle mèche (rousse en suivant les conseils de Maryse et qui, effectivement, au dire de l’archetière de la rue de Rome, semble donner satisfaction à bon nombre de bassistes) j’ai également fait l’acquisition d’un nouveau pain de Pop’s bien fraiche.
En effet, au bout de mon enquête sur la colophane suscitée par mon malaise, il est apparu que la Pop’s était la seule marque à ne pas ajouter de la cire à sa résine pour éviter qu’elle poudroie, ce qui lui confèrerait une propriété nettement plus collante que les autres, en dépit du fait qu’elle s’assèche aussi beaucoup plus rapidement que les autres, raison pour laquelle il est aussi communément admis qu’il faut la conserver de façon aussi étanche que possible et en changer tous les 6 mois, soit.
Au moment où j’ai enfin pu essayer mes boyaux sur ma nouvelle basse de retour de chez le luthier, avec ma nouvelle mèche rousse gorgée de Pop’s, catastrophe. J’obtins le son le plus aigre qu’on puisse imaginer. Pire qu’un débutant de 3 ans sur les cordes d’un violon … insupportable malgré tous mes efforts.
On entend souvent parler de l’influence que peut avoir la colophane, la mèche et même le bois de l’archet sur le son. Bourrin, je dois avouer que ces notions m’avaient totalement échappées jusque là. Mais là, clairement, je ne reconnaissais plus mes chers boyaux, qui certes n’étaient pas faciles à apprivoiser à l’octave, mais restaient malgré tout jouables avec un peu de volonté et en tout cas fonctionnaient parfaitement sur la première moitié de la touche et devaient selon moi faire merveille au pupitre de l’orchestre. Mais ça c’était avant, avec ma vielle mèche toute usée et ma colophane Leatherwood qui avait sans doute fini par imprégner juste ce qu’il fallait mes boyaux. De plus, l’accroche de la nouvelle mèche associée à la Pop’s sur le boyau nu me donnait l’impression pénible de freiner mon bras lors du déplacement de l’archet dans un sens comme dans l’autre.
J’ai donc dû me rendre à l’évidence. Il m’était devenu impossible de conserver ces cordes pour jouer à l’orchestre en raison du son épouvantable qu’elles produisaient à présent sous l’archet, d’autant que je devais rendre mon jeu aussi efficace que possible compte tenu de la difficulté de la partition (la messe Di Gloria de Puccini …) qui oblige à se concentrer au premier ordre sur la lecture plutôt que d’avoir à se soucier du son des cordes …
En Pizz le résultat était tout aussi décevant, mais il aurait sans doute fallu donner aux cordes le temps suffisant de s’installer à nouveau. La corde Mi filée en particulier avait bien nécessité 3 à 4 semaines d’élongation progressive sur mon ancienne basse pour parvenir à une puissance comparable à des Spirocore medium. Mais j’ai eu aussi l’impression que la richesse harmonique de la nouvelle basse mêlées à la richesse harmonique des boyaux nus rendait les notes émises par ces derniers extrêmement diffuses, éthérées, avec des fondamentales mal définies. Alors que la complexité du boyau avait avantageusement enrichi le son de ma précédente basse, une pauvre chinoise d’étude sèche et sans âme, ma nouvelle basse manquait à présent singulièrement de précision et je n’avais pas le temps de laisser murir les choses compte tenu de mon engagement vis-à-vis de l’orchestre.
C’est donc, comme je le disais en introduction, la mort dans l’âme que je devais déposer mes boyaux de sur ma nouvelle basse. Mais pour quelles cordes à la place ?
Un court essai avec un ancien jeu de Spirocore medium m’a au moins rassuré sur un point. Ma nouvelle basse n’avait plus rien à envier aux autres basses du pupitre sous l'effet combiné de ma nouvelle mèche et de la Pop's (Ouf !!). De mon point de vue le jeu medium apporte nettement plus de puissance et de définition aux fondamentales que les weich. Mais les goûts changes. Le coté nasal et « brillant » des cordes en métal et le profil d’émission assez peu dynamique en pizzicato, où le sustain ne se distingue pas suffisamment de l’attaque, ne me convient plus. J’aime le son plutôt « old school », c’est certain.
Je suis donc revenu aux Evah Pirazzi, d’abord avec un ancien jeu weich, puis un ancien jeu de medium. Là encore le medium l’emporte haut la main par rapport au weich selon moi en termes de puissance et de définition des fondamentales.
Je suis aujourd’hui relativement satisfait avec cet ancien jeu d'EP medium, aussi bien à l’orchestre qu’en jazz amplifié, mais la générosité du boyau me manque … en termes de diamètre d’abord, de souplesse, de rebond, de complexité, et peut être aussi de puissance. D’aucuns expliquent sur Talk Bass que les EP seraient en quelques sortes comme bridées à un certain niveau de puissance ce que je crois effectivement percevoir après être passé par le boyau.
Si j’avais le sou j’essaierais bien les cordes SONORES de Genssler, notamment son dernier jeu BoM présenté en 2024 en synthétique plein avec leurs diamètres comparables à ceux du boyau (2,3 mm pour le Sol) prétendument parfaitement hybride et gut like sans les inconvénients du boyau. Mais sans même le moindre extrait audio à me mettre sous la dent de l’oreille, à quelques 800 € le jeu, méfiance et prudence …
De source très sûr, Tempera serait également sur le point de sortir un nouveau jeu hybride qui satisferait à toutes mes attentes old school / orchestre …
Bon, j’ai passé l’âge de croire aux cordes miraculeuses, mais j’espère encore …
Tout ça pour dire à ceux qui s’interrogent au sujet des cordes et manqueraient d’expérience qu’il ne peut rien y avoir de définitif en la matière. Que tout dépend des goûts du moment qui peuvent toujours évoluer, de l’instrument, de la colophane et de l’archet donc et de la technique bien sûr. Le défaut de la plupart des témoignages qui sont fait sur les forums vient du fait qu’ils sont exprimés le plus souvent à partir de cordes neuves. J’ai la faiblesse de croire que le possible intérêt de mon témoignage provient du fait qu’il repose sur une comparaisons quasi instantanée effectuée sur le même instrument avec des cordes toutes âgées d’un à deux ans d’utilisation. A défaut de posséder plusieurs basses montées avec différents jeux, pour différents besoins, les EP medium restent donc mes cordes "old school" / Hybride favorites, pour le moment, en attendant mieux , heuheuheu …
Si vous avez des infos sur les Sonores BoM ou les nouvelles Tempera à venir (normalement en décembre) je suis preneur. Si vous avez des Sonores ou des Tempéra à me faire essayer en échange de mes boyaux Naturel par exemple je suis preneur également.
A suivre donc …
Après avoir dû patienter un bon mois avec les Spirocore weich qui équipaient à l’origine ma nouvelle acquisition pour pouvoir remonter mes chers boyaux, le temps d’obtenir un RDV pour faire faire un nouveau chevalet que je souhaitais non réglable (...), les choses étaient devenues bien différentes.
Entre temps j’avais réintégré le pupitre d’un orchestre symphonique.
Je me suis alors aperçu que la fameuse colophane Leatherwood qui fonctionnait si bien avec mes boyaux, fonctionnait nettement moins bien avec les cordes en aciers. J’en étais venu au point de sérieusement douter de mon nouvel instrument qui clairement ne faisait pas le poids au côté des autres basses du pupitre, et je commençais à tout remettre en cause, non seulement l’instrument en lui-même, mais aussi, en désespoir de cause, la colophane et la mèche de mon archet qui sans aucun doute devait être remplacée.
Au moment de récupérer l’archet équipé de sa nouvelle mèche (rousse en suivant les conseils de Maryse et qui, effectivement, au dire de l’archetière de la rue de Rome, semble donner satisfaction à bon nombre de bassistes) j’ai également fait l’acquisition d’un nouveau pain de Pop’s bien fraiche.
En effet, au bout de mon enquête sur la colophane suscitée par mon malaise, il est apparu que la Pop’s était la seule marque à ne pas ajouter de la cire à sa résine pour éviter qu’elle poudroie, ce qui lui confèrerait une propriété nettement plus collante que les autres, en dépit du fait qu’elle s’assèche aussi beaucoup plus rapidement que les autres, raison pour laquelle il est aussi communément admis qu’il faut la conserver de façon aussi étanche que possible et en changer tous les 6 mois, soit.
Au moment où j’ai enfin pu essayer mes boyaux sur ma nouvelle basse de retour de chez le luthier, avec ma nouvelle mèche rousse gorgée de Pop’s, catastrophe. J’obtins le son le plus aigre qu’on puisse imaginer. Pire qu’un débutant de 3 ans sur les cordes d’un violon … insupportable malgré tous mes efforts.
On entend souvent parler de l’influence que peut avoir la colophane, la mèche et même le bois de l’archet sur le son. Bourrin, je dois avouer que ces notions m’avaient totalement échappées jusque là. Mais là, clairement, je ne reconnaissais plus mes chers boyaux, qui certes n’étaient pas faciles à apprivoiser à l’octave, mais restaient malgré tout jouables avec un peu de volonté et en tout cas fonctionnaient parfaitement sur la première moitié de la touche et devaient selon moi faire merveille au pupitre de l’orchestre. Mais ça c’était avant, avec ma vielle mèche toute usée et ma colophane Leatherwood qui avait sans doute fini par imprégner juste ce qu’il fallait mes boyaux. De plus, l’accroche de la nouvelle mèche associée à la Pop’s sur le boyau nu me donnait l’impression pénible de freiner mon bras lors du déplacement de l’archet dans un sens comme dans l’autre.
J’ai donc dû me rendre à l’évidence. Il m’était devenu impossible de conserver ces cordes pour jouer à l’orchestre en raison du son épouvantable qu’elles produisaient à présent sous l’archet, d’autant que je devais rendre mon jeu aussi efficace que possible compte tenu de la difficulté de la partition (la messe Di Gloria de Puccini …) qui oblige à se concentrer au premier ordre sur la lecture plutôt que d’avoir à se soucier du son des cordes …
En Pizz le résultat était tout aussi décevant, mais il aurait sans doute fallu donner aux cordes le temps suffisant de s’installer à nouveau. La corde Mi filée en particulier avait bien nécessité 3 à 4 semaines d’élongation progressive sur mon ancienne basse pour parvenir à une puissance comparable à des Spirocore medium. Mais j’ai eu aussi l’impression que la richesse harmonique de la nouvelle basse mêlées à la richesse harmonique des boyaux nus rendait les notes émises par ces derniers extrêmement diffuses, éthérées, avec des fondamentales mal définies. Alors que la complexité du boyau avait avantageusement enrichi le son de ma précédente basse, une pauvre chinoise d’étude sèche et sans âme, ma nouvelle basse manquait à présent singulièrement de précision et je n’avais pas le temps de laisser murir les choses compte tenu de mon engagement vis-à-vis de l’orchestre.
C’est donc, comme je le disais en introduction, la mort dans l’âme que je devais déposer mes boyaux de sur ma nouvelle basse. Mais pour quelles cordes à la place ?
Un court essai avec un ancien jeu de Spirocore medium m’a au moins rassuré sur un point. Ma nouvelle basse n’avait plus rien à envier aux autres basses du pupitre sous l'effet combiné de ma nouvelle mèche et de la Pop's (Ouf !!). De mon point de vue le jeu medium apporte nettement plus de puissance et de définition aux fondamentales que les weich. Mais les goûts changes. Le coté nasal et « brillant » des cordes en métal et le profil d’émission assez peu dynamique en pizzicato, où le sustain ne se distingue pas suffisamment de l’attaque, ne me convient plus. J’aime le son plutôt « old school », c’est certain.
Je suis donc revenu aux Evah Pirazzi, d’abord avec un ancien jeu weich, puis un ancien jeu de medium. Là encore le medium l’emporte haut la main par rapport au weich selon moi en termes de puissance et de définition des fondamentales.
Je suis aujourd’hui relativement satisfait avec cet ancien jeu d'EP medium, aussi bien à l’orchestre qu’en jazz amplifié, mais la générosité du boyau me manque … en termes de diamètre d’abord, de souplesse, de rebond, de complexité, et peut être aussi de puissance. D’aucuns expliquent sur Talk Bass que les EP seraient en quelques sortes comme bridées à un certain niveau de puissance ce que je crois effectivement percevoir après être passé par le boyau.
Si j’avais le sou j’essaierais bien les cordes SONORES de Genssler, notamment son dernier jeu BoM présenté en 2024 en synthétique plein avec leurs diamètres comparables à ceux du boyau (2,3 mm pour le Sol) prétendument parfaitement hybride et gut like sans les inconvénients du boyau. Mais sans même le moindre extrait audio à me mettre sous la dent de l’oreille, à quelques 800 € le jeu, méfiance et prudence …
De source très sûr, Tempera serait également sur le point de sortir un nouveau jeu hybride qui satisferait à toutes mes attentes old school / orchestre …
Bon, j’ai passé l’âge de croire aux cordes miraculeuses, mais j’espère encore …
Tout ça pour dire à ceux qui s’interrogent au sujet des cordes et manqueraient d’expérience qu’il ne peut rien y avoir de définitif en la matière. Que tout dépend des goûts du moment qui peuvent toujours évoluer, de l’instrument, de la colophane et de l’archet donc et de la technique bien sûr. Le défaut de la plupart des témoignages qui sont fait sur les forums vient du fait qu’ils sont exprimés le plus souvent à partir de cordes neuves. J’ai la faiblesse de croire que le possible intérêt de mon témoignage provient du fait qu’il repose sur une comparaisons quasi instantanée effectuée sur le même instrument avec des cordes toutes âgées d’un à deux ans d’utilisation. A défaut de posséder plusieurs basses montées avec différents jeux, pour différents besoins, les EP medium restent donc mes cordes "old school" / Hybride favorites, pour le moment, en attendant mieux , heuheuheu …
Si vous avez des infos sur les Sonores BoM ou les nouvelles Tempera à venir (normalement en décembre) je suis preneur. Si vous avez des Sonores ou des Tempéra à me faire essayer en échange de mes boyaux Naturel par exemple je suis preneur également.
A suivre donc …