Bon, allez, un petit conseil de classiqueux...
Alors, pour les changements de cordes, je préconise de travailler lentement (pour changer

), en faisant une note, et là on arrête l'archet de façon nette,
en gardant la pression sur la baguette (donc sur la corde); sans cette pression, la probabilité que l'archet soit instable et "rebondisse" est de 99.9%, surtout si vous ne disposez pas de matériel haut de gamme. C'est alors le bras, tout en maintenant cette pression, qui va envoyer l'archet sur l'autre corde, pas le poignet qui lui reste assez fixe. Il est en fait aidé et guidé par l'épaule et même, selon le nombre de cordes à franchir, par tout le haut du corps, qui tourne également. Cela permet d'aider l'archet à changer de corde mais également le bras gauche à avancer pour aider à l'appui sur les cordes graves (dans le cas d'un passage de la 1ère à la 4ème corde). Cela marche ensemble.
La pression est donc maintenue sur la corde de départ, sur les cordes franchies, et sur la corde d'arrivée. Une fois ce geste effectué, faire la seconde note, et toujours de la même façon, arrêter l'archet avec précision, tout en conservant la pression.
Cet exercice est à réaliser en mettant un point d'arrêt qui est très important entre chaque étape, qui permet au cerveau d'enregistrer

. Au fur et à mesure, on va réduire ce temps de pause entre les étapes jusqu'à parvenir à enchaîner directement. L'archet reste alors en pression tout le long du geste, et
on a une chance de garder le legato entre ces notes. Si vous relâchez la pression, vous devrez ré-attaquer les notes, et donc adieu beau legato...
Je précise que pour un saut de corde dans le même archet, la procédure est identique. (on continue dans le même sens au lieu d'en changer après l'arrêt). Si actuellement vous entendez les cordes que vous voulez franchir (par exemple passage de mi à ré, vous entendez le la), c'est justement parce que sans pression, l'archet continue son déplacement pendant le changement de corde. Moins la pression est importante, plus l'archet avance vite, or pendant le changement de corde, l'archet ne doit pas avancer... d'où l'importance de l'immobilisation et du temps d'arrêt dans l'exercice
Évidemment, cela suppose de savoir mettre en pression l'archet sur ses différentes parties (talon, milieu, pointe). La pression au talon étant une histoire de poids du haut du corps transmis jusqu'à la main grâce à une certaine "solidité" au niveau des articulations (coude), avec le bras dans la même position que s'il était décontracté le long de votre corps. La pression vers le milieu et la pointe étant plus une question de "torsion" de la baguette, on emploie le mot "pronation". Le bras en s'éloignant, pivote, le poignet et la main, qui sont solidaires, suivent le bras, provoquant une pression de la main sur la baguette, une sorte de torsion qui s'effectue notamment entre le pouce et l'index. La courbure, la rigidité, le poids de la baguette prennent alors tout leur sens...
Autre précision d'importance, tout ceci est effectué
avec l'archet légèrement de quart, pas mèche à plat. Maintenir la pression en étant mèche à plat au milieu et à la pointe ne fera que demander un appui très important qui s'effectuera dans une sorte d'écrasement, laissant le son dans la caisse, sans projection et avec une crispation des muscles trop forte.
Si vous changez de corde en bougeant le poignet droit, vous aurez toutes les difficultés à garder l'archet perpendiculaire aux cordes (ce qui est une règle de base pour un son correct), et aurez une inclinaison de mèche différente selon les cordes, ce qui n'est pas recommandé.
Bon courage!