FORUM DE LA CONTREBASSE

Bonjour à tous,
étant loin de tout est fauché chronique, je suis mon propre luthier par la force des choses depuis 1980,
j'ai déjà revernis une première c/b d'étude française ancienne;
à la pure gomme laque blonde en suivant les instructions du manuel Roret de lutherie,
mais la luthière de Blagnac (Atelier ARTOR) et quelques autres luthiers me disent que c'est trop "dur"
comme vernis,
quoi y ajouter pour avoir une formule plus "tendre " ?
recettes anciennes bienvenues,
c'est pour une 3/4 tchèque achetée sur Bordeaux il y a quelques temps,
cordialement,
Patrick (Serialooser)

Salut serialooser,
j'ai le sentiment que de se vouloir luthier "autodidacte" peut amener à de grands moments de solitude.
Comme de regarder la lune se refleter sur le lac, il peut parfois être nécessaire de rechercher une certaine "zenitude".
Et on ne doit pas forcement croire naïvement que le premier luthier venu va nous donner sa recette du vernis parfait.
Donc faire, avec une chance de se planter peut-être, mais une bonne expérience, je crois.
Pour ma part, je suis pleinement satisfait du revernissage de ma contrebasse, qui en avait bien besoin. Travail que je n'aurai pas tenté sur une contrebasse ancienne, ceci-dit.
Sinon il y aurait certains produits pour rendre le vernis plus épais ou, plus liquide (tendre?)
Bon courage.

Merci Georges,
non je me sens pas seul ni perdu,
par contre j'aurai bien voulu savoir avec quoi mélanger ma gomme laque blonde pour "attendrir" mon vernis,
je déteste les chapelles d' artisans gardant jalousement leurs petits secrets,
(car il finissent par mourir sans les avoir transmis...Vernis de Crèmone...etc.)
d'ailleurs la non transmission des savoirs en France est un vaste sujet, mais hors sujet,
bref, je suis pas là pour concurrencer qui que se soit,
mais j'ai décidé il y a longtemps d'être le plus autonome possible,
je répare et entretien les objets que j'aime en particulier les instruments de musique,
si j'étais plus jeune j'opterai probablement pour une formation lutherie,
mon premier essai de vernis au pinceau et à la gomme laque blonde sur une contrebasse d'étude n'ayant qu'une valeur
musicale réduite (contreplaqué moulé) la suivante est juste un cran au dessus et bien sûr il me viendrai pas à l'idée de "saloper" une Mirecourt ou autre prestigieuse grand-mère d'autrefois,
rassurez vous et lâchez moi donc quelques pourcentage pour mon second vernis !
cordialement,
Patrick JJ

bonjour Serialooser

serialooser a écrit :je déteste les chapelles d' artisans gardant jalousement leurs petits secrets,
(car il finissent par mourir sans les avoir transmis...Vernis de Crèmone...etc.)
d'ailleurs la non transmission des savoirs en France est un vaste sujet

d'accord avec toi

Mais il ne faut pas oublier cependant que la transmission du savoir se doit d'exister avant tout pour perpétuer le métier et contribuer à son évolution.
En ce sens, oui.
je fais parti de ces artisans dont c'est même un Devoir.

Mais ce n'est pas en donnant quelques "astuces" au besoin des consommateurs que l'on transmet le savoir, et surtout le savoir-faire qui est le plus important !

pour ce qui est de la gomme laque "blonde", elle se travaille très difficilement à sec, car elle est décirée par un traitement au carbonate de soude. Pour ce qui est de l'application au pinceau (je pense que c'est le procédé que tu utilises) elle n'est pas vraiment appropriée, surtout pour vernir des grandes surfaces !
donc vernis tampon.

il n'y a aucune astuce pour "l'attendrir".

la gomme laque dite "éléphant", contient, elle, de la cire. Plus facile à "travailler" à sec.
Peut-être plus à même d'être appliquée au pinceau.
Quand j'emploi le terme "travailler", c'est en ce qui concerne le vernis tampon, mais au pinceau ça doit se faire en un geste, sans revenir dessus et en une seule couche. (ceci dit je n'ai jamais essayé cette méthode)

cordialement

Bonjour Cécile,
donc tu es luthière à Béziers
c'est un peu loin de chez moi, dommage, un devis vernis serai le bienvenu
merci du message mais j'ai besoin d'explications:
"la gomme laque "blonde", elle se travaille très difficilement à sec"
qu'entend t'on par travail à sec ?
j'ai fait mon vernis au pinceau, écailles de gomme laque diluée dans de l'alcool, un seul geste, (je confirme) allez-retour rapide sans repentirs possible, pour un total de huit couches, poncées les unes après les autres au tripoli ultra fin,voir le manuel Roret recette complète...
Ensuite, pour ce qui est du vernis tampon, le peu que j'en sait m'a fait choisir le pinceau qui me semble plus à ma portée, j'aurai pu aussi confier la contrebasse à des vernisseurs restaurateurs de meubles anciens dans ma ville,
et enfin, j'ignore tout de la gomme laque "éléphant" mais je pense que je vais la tester
(achat chez Laverdure vernis, je suppose ?)
Ma contrebasse est de peu de valeur (900euros) et donc inutile d'y investir dans une restauration couteuse :
(petits éclats de bois manquants plus vernis) en plus j'aime vraiment le faire moi même,
je posterai des images de mon premier vernissage contrebasse mais je me souviens pas d'avoir fait des prises de vue
avant le chantier
dommage,
cordialement,
patrick serialooser

serialooser a écrit :donc tu es luthière à Béziers

non, pas du tout, juste marqueteuse.
créations de tableaux en marqueterie de bois, tel que celui ci :

http://www.onf-contrebasse.com/forum/topic2540.html

mais le travail de finiton fait partie des étapes de mon travail.

serialooser a écrit :pour un total de huit couches, poncées les unes après les autres au tripoli ultra fin

8 couches ?!
heureusement qu'il lui reste les ouïes pour respirer !

une question :
tu as entrepris ce travail de vernissage sur une contre brut de finition ? ou bien celle ci était déjà vernis ?

la superposition de couches (avec ponçage intermédiaire) est réalisé en cas de travail sur bois n'ayant pas encore bénéficié d'une quelconque finition.
Le but étant alors de bien remplir les pores du bois et d'obtenir une surface bien plane, sans cavités, avant d'appliquer la couche ultime.

C'est quoi du "tripoli"? ca ressemble à quoi? Ca se trouve où?

Bonsoir à tous,
alors tout d'abord Bravo Cécile cet travail de marqueterie est bluffant !
(je posterai dans ce fil consacré aux travaux graphiques mes contrebassistes et autres images de musiciens..)
ensuite, ma première contre/b était dans un état lamentable environ 1/3 du vernis manquant, je l'ai donc entièrement raclé avec des débris de vitres, racloir idéal mais dangereux pour les doigts, ensuite j'applique sur le bois brut mais bien poncé (papier de verre grain 1000) un jus de colle dilué pour empêcher le vernis de pénétrer la première couche:
(voir le manuel Roret luthier) puis je vernis, gomme laque blonde alcool, plusieurs couches, c'était il y a trente ans j'ai oublié les détails, la première couche est bien sûr irrégulière sur les éclisses, mais tant pis j'ai continué,
la contrebasse est maintenant entre les mains d'une contrebassiste Bordelaise !
depuis 2001 environ, si elle se reconnait ici qu'elle me contacte (reste vis mécaniques dans ma boites à outils)
c'est une contreplaquée moulée sans flioritures, épaules très étroites, bassin type méditéranéen
une demie caisse, par contre le manche, la touche bois (type pallisandre) et les mécaniques sont superbes!
boutons d'accord en os roues dentées en bronze etc.
Cellule vendue avec FWF et housse,
J'ai pas de photos sous le coude,
enfin pour finir le tripoli est une poudre extrêmement fine qui sert à polir et à poncer, utilisée autrefois,
je suis "old school", recettes du 19ème siècle, vinyles de jazz, photos argentiques etc.
on se refait pas ,
cordialement,
patrick Serial...

PS: on voit cette contrebasse sur mon image avec mon public préféré en arrière plan
patrick S-L
PS: au dernières nouvelles se serait une Chauvet (merci Bassrol)...
voir ici:
http://www.flickr.com/photos/14101891@N ... 385805363/