C'est clair que les arpèges ne vont pas sonner "walking". Les arpèges servent à baliser le manche pour situer les notes de l'accord et permettent d'entendre l'accord. Mais ensuite, pour rendre l'effet walking, il faut mettre des notes entre les notes de l'arpège, pour les joindre, notes issues des modes
ad hoc. Peu ou prou, dans une walk, les mouvements sont conjoints, même si ce n'est pas la règle absolue bien sûr! Mais ce qui rend bien l'effet marche c'est d'enchaîner les notes avec des intervalles conjoints, donc. Un demi ton, un ton, un ton et demi éventuellement.
Ensuite, au delà des mouvements conjoints, il y a des notes qui sont assez gémellaires entre elles, et qui présentent des consonances intrinsèques. Je m'explique: une note en tant que telle est constituée de X harmoniques qui s'empilent de manière immuable et cet empilement est toujours le même, quoi que soit la note jouée. C'est physique, c'est comme ça... dans l'air, sous l'eau, dans l'azote... (
a parte, ce qui fait que l'on peut faire la différence entre un hautbois et un cor de chasse c'est uniquement la proportion des harmoniques dans la note).
Donc il y a des consonances intrinsèques dans certains intervalle: quintes, octaves, quartes (comme par hasard...
ces degrés étant les pivots essentiels de l'articulation de la musique depuis Bach).
Ce qui fait que ces intervalles, dans une walking, même s'ils ne sont pas conjoints, leur consonances intrinsèque, leur correspondance aisée au niveau des partiels (c'est comme ça aussi que l'on dénomme les harmoniques qui constituent la matière première de la note) vont pouvoir s'enchaîner sans briser l'effet walking qui avance par petits pas opiniâtres.
Et aussi, toujours viser la mesure suivante, toujours anticiper dans le chant de la basse qu'on est entrain de faire pour viser la mesure suivante. C'est ça qui donne l'effet "je raconte une histoire et ça a du sens". Un story teller, il sait où il va, il connaît ses étapes et la chute. D'ailleurs, les ricains, grands pro de l'écriture de scénarios, sont très dans l'esprit d'abord imaginer la chute (avec des ingrédients de base déterminés au préalable) et ils construisent en allant vers ça.
Idem cuisine... même si j'improvise avec ce que j'ai dans mes placards, quand je sors mes ingrédients, au bout d'un moment, il y a une image finale qui se contruit, et j'organise la préparation des mes divers ingrédients vers cette destination finale.
C'est un mouvement qui va toujours "vers".