Bin moi, la contre, au départ c'était pas du tout une histoire d'amour. j'étais donc bassiste électrique, je faisais une école de jazz ? Salon de Provence (IMFP), et mes profs me disaient (enfin, deux des profs) "Maryse, tu veux faire du jazz, tu joues de la basse comme une contrebassiste, achète toi une contre". A l'époque j'?coutais Anthony Jackson, Pasto etc etc...
Moi "Euuuuh... bon bin d'accord alors". Mais j'étais surtout branchée bassistes électriques, je n'avais jusqu'à présent pas kiff? plus que ça sur l'instrument en question, même si j'?coutais du jazz depuis l'?ge de 15 ans.
Donc vl? t'y pas que le 26 janvier 1996 (je me souviens quand même de la date
) je m'achète ma première contrebasse, en contreplaqué, ancienne, bien puissante et bien reglée, chez un luthier dans les C?vennes (j'avais eu une bourse d'étude pour mes études musicales, donc les 5000 francs sont passés là dedans). Une contre de 1950, presque noire, avec les anciennes mécaniques qui d?passent et qui font des ch?lies pitites noreilles.
Et je commence. Sans affects, sans attente, sans le coeur qui bat et tout et tout. Juste mes profs m'avaient dis "tu devrais" alors moi j'ai fait. J'ai fait mon premier boeuf au P?le Mele ? Marseille, j'avais 3 semaines de contrebasse dans les doigts
Marrant quand je m'en souviens. Pis le fait d'y aller sans gros kiff sur l'instrument, paradoxalement (ou pas), j'ai boss?...comment dire... vite et bien parce que je n'avais pas d'attente particuliére sur l'instrument, pas d'énorme investissement émotionnel, qui fait que parfois (enfin moi) on peut se perdre dedans, et être trop dans le projection d'un rendu qu'on aimerait avoir. Donc j'ai bien p?dal?, et bien avanc?.
Et en bien avançant, quand même, le virus a grandi, tranquillou. J'ai commencé a sentir le son acoustique, le côté physique de l'instrument et ça m'a plu de plus en plus.
Parall?lement, je suis rentrée dans ma période accroc ? Dave Holland, et ça a bien fait bougé les choses aussi, dans le côté organique du son, du drive. En fait, ce gars m'a servi de garde fou dans mon apprentissage de la contre. Son son me faisait kiffer de plus en plus (je l'avais d?couvert sur "Extensions" avec Steve Coleman, Marvin "Smitty" Smith et Kevin Eubanks et ça a été un genre de rév?lation ce CD
) et de fil en aiguille je me suis dit "?? Yeaaaar!! Je veux faire pareil"
Skon peut être na?f quand même
Bref. Je me suis acheté ma deuxième contre pratiquement 2 ans jours pour jour après la première, ma vieille Hongroise massive de 120ans qui a fait du bar outre carpate
j'étais la reine du chanvre (faut plus dire "Roi du p?trole" c'est trop nul cette ?nergie fossilis?e alors que le chanvre c'est révolutionnaire ;) ).
Pis bin voilà.
Aujourd'hui, c'est vraiment "mon" instrument, même si je me remets doucettement ? la basse. J'aime le rôle de cet instrument dans un groupe, j'adore les walkin bass, le groove, faire tourner, avoir cette sensation de clef de vo?te, de traducteur rythmo-harmonique. Et ce son profond profond, toute l'?tendue du spectre sonore, le pizz, l'arco. Tout. Les chorus. Tout je vous dis
Mais je me rends compte aussi que c'est un instrument (quand il est joué dans des groupes genre "Jazz" avec toutes les extensions que l'on connait) demande énormément de maturit?, pour justement être le plus juste possible dans cette fonction de clef de vo?te.
Moil?