Gary Karr vidéos
Publié : 19 sept. 2007, 00:55
Il y a sur You tube quelques vidéos de Garry Karr. Sans rentrer dans les détails, il a été le premier à faire de la contrebasse en soliste un métier ? temps plein. Ses vidéos ressemblent ? celles de concerts d'une rock star, et (quoiqu'on puisse discuter la qualité du répertoire et sa profondeur) ça nous laisse songeur Quant à l'ombre port?e encore aujourd'hui sur cet instrument en tant que soliste. Gary Karr pouvait remplir des salles prestigieuses (pouvait, car depuis 2001 il a décidé de se consacrer uniquement ? ses enregistrements studios: pour les connaître, je vous conseille de vous rendre sur son site). Il faut dire que sa personnalit? était exceptionnelle, fondue dans une virtuosité rarement gratuite, et une musicalité hors du commun. Regardez comme il fait corps avec sa basse, comme c'est lui avec elle qui chante!
Cette contrebasse qu'il utilise est très fameuse, comme chacun sait - on la nomme habituellement Karr-Koussevitzky, car c'était la basse achetée par Koussevitzky en 1901 que sa veuve a donnée ? Karr après un concert de celui-ci où la brave femme a cru voir le fantâme de feu son mari sur scène! beau cadeau. On a longtemps cru que cette merveille était la seule contrebasse sortie des ateliers Amati, et on la datait du début 1600, lui prétant des propriétaires prestigieux comme Dragonetti par exemple. après moult études sur la Karr-Koussevitzsky, on s'est rendu compte qu'il s'agissait plutôt d'une petite française du début 1800 - bref rien à voir! Elle nous prouve que la puissance et la qualité sonores d'une contrebasse n'ont rien à voir avec sa taille, car c'est une petite contrebasse. Gary Karr, g?n°reusement, en a fait don ? l'association des bassistes qu'il a fond? - car le personnage se veut faire le promoteur dans le monde entier de cet instrument.
On peut voir ici sa technique très personnelle: il n'hésite pas à faire le yo-yo sur la corde sol afin de garder une d?finition sonore intacte, et sa grande virtuosité le lui permet. Egalement lorsqu'il veut faire chanter son instrument on remarque qu'il d?cale son archet vers le chevalet, jouant tout contre celui-ci, afin de projetter le son devant soi et que celui-ci ne tombe ni ne s'effrite. Enfin la rondeur de sa main gauche sur la touche, pour lui imprimer une mobilit? maximale.
D'abord l'extraordinaire deuxième mouvement de la sonate d'Eccles, qu'il joue très (trop?) vite, avec beaucoup d'humour et une très grande intelligence dans l'interprétation: les deux parties qui structurent la courante prennent deux couleurs différentes, alors que le tout garde une coh?rence remarquable. Ne pas se fier aux grimaces, donc, même si elles sont très drôles - et on admire sa facult? à faire le clown sur un tel tempo!
Pour changer de registre: une splendide pièce de Paganini (on ne souligne ? mon sens jamais assez ? quel point ce compositeur était un très grand mélodiste), où la mélodie principale s'?tend tardivement pour chanter entre les mains de Karr de façon très émouvante, toujours avec une pointe d'humour car Karr discerne très bien dans la pièce la sensiblerie un peu mielleuse, et au lieu de la gommer il la propose avec un peu d'ironie, de nostalgie aussi, comme pour une rangaine un peu facile qui ne nous sort pas de la tête - et puis, sans crier gare, les variations diaboliques qu'il execute avec une facilité et une d?contraction d?concertantes. On retrouve ici les caract?ristiques de jeu que j'ai évoqué plus haut.
Pour la pure performance maintenant - mais parce que Gary Karr en a une conception amus?e, irr?sistible - lorsqu'avec une telle technique d'autres pourraient se prendre au sérieux:
Une splendide contrebasse - un grand artiste, tout simplement.
Cette contrebasse qu'il utilise est très fameuse, comme chacun sait - on la nomme habituellement Karr-Koussevitzky, car c'était la basse achetée par Koussevitzky en 1901 que sa veuve a donnée ? Karr après un concert de celui-ci où la brave femme a cru voir le fantâme de feu son mari sur scène! beau cadeau. On a longtemps cru que cette merveille était la seule contrebasse sortie des ateliers Amati, et on la datait du début 1600, lui prétant des propriétaires prestigieux comme Dragonetti par exemple. après moult études sur la Karr-Koussevitzsky, on s'est rendu compte qu'il s'agissait plutôt d'une petite française du début 1800 - bref rien à voir! Elle nous prouve que la puissance et la qualité sonores d'une contrebasse n'ont rien à voir avec sa taille, car c'est une petite contrebasse. Gary Karr, g?n°reusement, en a fait don ? l'association des bassistes qu'il a fond? - car le personnage se veut faire le promoteur dans le monde entier de cet instrument.
On peut voir ici sa technique très personnelle: il n'hésite pas à faire le yo-yo sur la corde sol afin de garder une d?finition sonore intacte, et sa grande virtuosité le lui permet. Egalement lorsqu'il veut faire chanter son instrument on remarque qu'il d?cale son archet vers le chevalet, jouant tout contre celui-ci, afin de projetter le son devant soi et que celui-ci ne tombe ni ne s'effrite. Enfin la rondeur de sa main gauche sur la touche, pour lui imprimer une mobilit? maximale.
D'abord l'extraordinaire deuxième mouvement de la sonate d'Eccles, qu'il joue très (trop?) vite, avec beaucoup d'humour et une très grande intelligence dans l'interprétation: les deux parties qui structurent la courante prennent deux couleurs différentes, alors que le tout garde une coh?rence remarquable. Ne pas se fier aux grimaces, donc, même si elles sont très drôles - et on admire sa facult? à faire le clown sur un tel tempo!
Pour changer de registre: une splendide pièce de Paganini (on ne souligne ? mon sens jamais assez ? quel point ce compositeur était un très grand mélodiste), où la mélodie principale s'?tend tardivement pour chanter entre les mains de Karr de façon très émouvante, toujours avec une pointe d'humour car Karr discerne très bien dans la pièce la sensiblerie un peu mielleuse, et au lieu de la gommer il la propose avec un peu d'ironie, de nostalgie aussi, comme pour une rangaine un peu facile qui ne nous sort pas de la tête - et puis, sans crier gare, les variations diaboliques qu'il execute avec une facilité et une d?contraction d?concertantes. On retrouve ici les caract?ristiques de jeu que j'ai évoqué plus haut.
Pour la pure performance maintenant - mais parce que Gary Karr en a une conception amus?e, irr?sistible - lorsqu'avec une telle technique d'autres pourraient se prendre au sérieux:
Une splendide contrebasse - un grand artiste, tout simplement.